Nécessité de rompre avec un statut établi

Publié le 03 juin 2010 par Politicoblogue

Drapeau du Québec, Lys © Vanou (Flickr)

Aux lendemains du référendum de 1995, je me découvrais une personnalité passionnée et mordue de politique québécoise. Nous avons été aussi près d’un certain dénouement à notre destin collectif de peuple. Depuis lors, les circonstances ont confirmé qu’un certain tournant devait être emprunté. Au grand jamais, nous n’avons été à même de trancher nos ambivalences premières. Le Parti Québécois peut en témoigner à titre d’exemple.

Sortie d’un régime

Par les temps qui courent, nous flirtons avec l’idée de montrer la porte de sortie à un gouvernement dont les tendances corruptrices sont profondément enracinées : le Parti Libéral. En même temps que nous faisons continuellement le procès du fédéralisme dominateur, nous avons pu prendre connaissance d’un certain scandale des commandites. Expérimentant les aléas d’un parlement fédéral tout aussi délétère qu’il confirme notre sujétion au fédéralo-corporatisme, nous avons beau opposer une fin de non-recevoir au Parti conservateur du Canada : la réalité semble inexpugnable.

Des éclaircies sur le pré de nos aspirations collectives

Tout autant il peut être tentant de louer le brio avec lequel une étoile montante de la politique québécoise compose avec les faits accablants entourant la prise du pouvoir abusive et illégitime du Parti libéral du Québec, l’opposition officielle du gouvernement demeure incontournable au dénouement de la présente impasse. Le Parti Québécois semble peiner à proposer une alternative tout aussi crédible que porteuse d’une réelle révolution dans les moeurs politiques. Les règles de financement des partis politiques et le montant maximum alloué aux dons individuels achèvent de miner une certaine confiance de la population quant à la résolution même d’en finir avec le régime établi.

Il ne faut point commettre l’erreur de jeter le blâme et le fardeau de la preuve à délivrer au seul Parti Québécois. Par le passé, ce parti a prouvé qu’il pouvait tirer parti des circonstances politiques. Ce seul passé est-il garant des perspectives d’avenir pour autant ? Chose certaine, le Parti libéral a démontré des indices comme quoi il n’était plus digne de confiance de la part de la population. L’ADQ et Québec solidaire auront beau démontrer les limites d’une stricte partisannerie, le Parti Québécois devra faire son devoir de conscience quant aux propositions formelles en vue de gagner l’adhésion d’une majorité de consensus.

Depuis le dernier référendum de 1995, le bilan est lourd. Non seulement le renouvellement du discours indépendantiste suscite de vives attentes. Nous avons pu voir la violence verbale de Jean Charest à l’oeuvre pour tenter de saper le bien-fondé de la démarche indépendantiste. La hargne avec laquelle il pourfend les Parizeau, Bédard, Marois et autres de ce monde n’a d’égale que sa conception guerrière des aspirations québécoises en face de l’État unitariste du Canada. Nous ne nous méprendrons jamais sur sa loyauté première qui va à ce dernier. Le Parti libéral, du reste, demeure un parti corrompu en même temps qu’il a trahi la confiance du peuple à plus d’une reprise.

Une Option Sourde à parachever

Le 11 septembre 2005, je marchais en compagnie de Marguerite Blais, sympathisante à la cause sourde. Cette dernière était alors simple citoyenne. J’avais alors esquissé les débuts d’une certaine Option Sourde. Je savais dès lors que je ne dérogerais aucunement à ma conception de la fidélité envers une cause. La cause sourde peut tout autant contribuer à l’essor du Québec contemporain. En revanche, l’adversité rencontrée ne m’incitera aucunement à la compromission en face d’un régime qui ne suscite pas la confiance du peuple québécois. Nous en tiendrons acte dans le déroulement des événements politiques d’importance à venir et qui seront prégnants au sein de notre conscience collective.