En mai dernier, à Paris, était organisée une cérémonie de remise de prix un peu spéciale : les "Y'a bon" awards. "Y'a bon" comme la formule d'une célèbre marque de boisson chocolatée qui utilisait les préjugés de l'époque sur les tirailleurs sénégalais. La référence est voulue pour cette cérémonie qui entend pointe, avec humour, les dérives discriminatoires et racistes dans l'espace public.
Jacques Séguela a également été primée pour une déclaration qui aurait pu faire bonne figure dans le discours de Dakar du président français : " L'Africain a su préserver une part de rêve qui reste intacte malgré nos sociétés phagocytées par l'argent. Il est très créatif et garde un culte de la langue que nous n'avons plus. Il garde une pureté, une innocence, une naïveté, qui est la forme que doit prendre la publicité. L'Africain est heureux malgré les drames qu'il côtoie. La publicité doit réveiller l'enfant qui sommeille en nous. La force de l'Africain, c'est de savoir garder cette part enfantine que les autres adultes effacent".
Au palmarès de 2010 on trouve sans surprise Brice Hortefeux. Le Ministre de l'Intérieur a en effet fait fort avec sa célèbre phrase sur les auvergnats : "Quand y'en a un ça va c'est quand y en a plusieurs qu'il y a des problèmes"
Egalement au tableau d'honneur le maire de Gussainville (Meuse) pour cette phrase choc en marge d'un débat sur l'identité nationale : "Il y en a déjà 10 millions, alors il faut bien réfléchir. 10 millions que l'on paye à rien foutre !".
Les "Y'a bon" awards auront permis de remettre un petit coup de projecteur sur ses petites phrases qui ont parfois tendance à disparaître bien vite des médias.