Rabotage et Pipeautage

Publié le 03 juin 2010 par Yvesd

Y’a belle lurette que Labourage et Pâturage ne sont plus que deux mamelles accessoires de la France. Le monde a bien changé depuis la belle époque du bon roi Henri : depuis y’a eu la Crise et son funeste cortège de déficits publics abyssaux et de dette nationale himalayesque.

Plus question de cultiver paisiblement son jardin ni de mener nonchalamment la vache au près, faut faire quelque chose et, comme nous sommes en France, c’est d’abord à l’Etat de s’y coller.

Ca sera donc d’abord Rabotage des niches fiscales à hauteur de (quand même) 10 %, si on en croit l’interview accordée à l’Est Républicain par l’excellent et toujours aussi sémillant François Fillon.

Chez « Restons Correct ! » nous sommes évidemment conscients que, quand les temps sont durs, tout le monde doit faire des efforts. C’est pourquoi, tant qu’on ne touche pas au taux réduit de TVA sur la (vraie) galette-saucisse, nous sommes d’accord pour apporter notre écot au sauvetage des finances du pays.

Pour autant, nous trouvons quand même que la mesure a un petit côté Pipeautage : elle devrait ramener 5 milliards d’euros en deux ans dans les caisses de l’Etat, ce qui n’est certes pas rien mais a quand même un arrière goût de goutte d’eau dans l’océan comparé aux 150 milliards de déficit annuel officiellement prévus dans le budget 2010.

Evidemment, faut pas rêver ! Le gouvernement n’allait quand même pas annoncer une réduction de 10 %de la dépense publique deux ans avant les élections. Ca c’est pour les Grecs ou, à la rigueur les Portugais. Pas pour la France qui, comme chacun le sait est un pays fertile où, quand on sème des fonctionnaires, on récolte massivement des impôts.

Dans le même temps on apprend que de plus en plus de Français soucieux de se prémunir contre un amaigrissement excessif de leur poule au pot dominicale, augmenteraient massivement leur épargne dite « de précaution ».

On peut les comprendre car, Rabotage et Pipeautage ça risque de moins le faire question allaitement national que ne le firent Labourage et Pâturage en leurs temps.