Une fois n'est pas accoutumance, je vais pasticher le psychiatre Christophe André, auteur de plusieurs ouvrages publiés chez Odile Jacob et tenancier du blog Psycho Actif.
Si vous souffrez d'obsessions de déplacement à tel point que votre quotidien n'est plus que douleur et que le sommeil vient à vous manquer, vous ne pouvez vous contenter d'antidépresseurs Inhibiteurs de Recapture de Sérotonine et de Noradrénaline. Les effets des IRSN ne sont pas totalement sériés et leur fonctionnement n'est pas maîtrisé. Les anxiolytiques, s'ils favorisent l'endormissement, provoquent à l'occasion des apnées respiratoires et des troubles myasthéniques, (fatigue musculaire).
Il n'est cependant pas question de vous séparer brutalement de votre béquille chimique. Je conseille d'ajouter à cette pharmacopée trois verres de vin blanc sec au repas du soir et de vous lever tôt le lendemain pour marcher dans les rues vides. Choisissez bien sûr un quartier qui vous plaît, dont vous aimez redécouvrir la respiration, fumez si vous êtes fumeur quelques cigarettes, et, surtout, regardez en face votre obsession de déplacement. Elle est l'arbre qui cache la forêt et vous le savez. Perdez-vous dans cette forêt qui constitue votre vraie souffrance, pleurez, criez, courez au lieu de marcher, respirez une vaste bolée d'air y compris pollué, et rentrez chez vous pour dormir. Pratiquez dans cette perte de conscience ce que je nomme l'auto ravissement et, à votre réveil, vous irez beaucoup mieux. Vous pouvez me faire confiance. Cette pratique me réussit. Alors, pourquoi pas vous ? Vous ne gagnerez pas le bonheur, vous risquez à chaque seconde la mort subite, mais vous goûterez aux joies de la joie. La joie, c'est déjà beaucoup, vous savez !