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La critique de
Voilà un livre qui sort à grands sons de trompe, avec plan-médias
et commentaire dithyrambique de Nicolas Demorand.
Certes, ça se lit facilement, parce que c’est court, et que
c’est bien écrit – avec des formules heureuses, telles que « ces juges qui
grouillent et fouillent » ou « des Unes du Monde en rafale », et
quelques scènes hilarantes, comme celle de la battue aux faisans organisée pour
les pandores du GIGN, qui font évidemment un massacre !
Mais ce livre n’est pas un chef d’œuvre : il n’a pas
exigé 7 ans de recherche, comme le formidable « Maurice et
Jeannette » d’Annette Wievorka, dont nous rendrons bientôt compte, et il
provoque un certain malaise.
Il était une fois deux « faisans » qui se sont trouvés, un faux
noble, mais vrai riche lyonnais, et un politicien ambitieux et équivoque. Ils
vont grimper ensemble. Le faux noble rendra beaucoup de petits services dans la
conquête du pouvoir, mais ne saura pas s’y adapter : pas assez bien pour
s’occuper des choses sérieuses, il se contentera du « Ministère de la Vie
privée » du Président, et encore y sera-t’il impardonnablement imprudent.
Et tout ça finira mal, comme chacun sait.
Fallait-il encore reparler du crépuscule mitterrandien ? Et pour ne rien dire de nouveau ?
Enfin, c’est lisible, si vous avez la nostalgie des années
90.
Récit, chez Grasset, 238 pages,
18 €