Il faut saluer l'artiste indépendante, talentueuse, prolifique, il faut saluer la femme libre, volontaire, audacieuse... qui s'est éteinte à New York à l'âge de 98 ans.
Née le jour de Noël 1911 à Paris, Louise Bourgeois. Artiste d'exception est reconnue sur la scène internationale en 1982 avec la première grande rétrospective au MoMA. Elle a alors 70 ans. Louise
Bourgeois puise dans le traumatisme de son enfance la puissance de son art. La double trahison d'un père volage de qui elle était proche, qui a introduit une seconde femme dans la cellule
familiale et l’a imposée à ses enfants, et celle de la mère, qui a laissé faire. En 1932 la jeune fille, mise au défi par son propre père, tente de se suicider après le décès de sa mère; le même
père plonge pour la sauver de la noyade… A la fin de sa vie, la blessure restait encore sensible et toutes ses oeuvres portent l'empreinte de cette souffrance jamais apaisée.
Elle entame des études de mathématiques avant de se tourner vers l’art. Elle se marie en 1938 à l'historien de l'art américian Robert Goldwater, émigre aux Etats-Unis. Forte personnalité,
farouchement indépendante, réputée pour son caractère difficile, elle a exercé un influence indéniable dans le monde de l'art. Son travail se déploie surtout autour du corps. Des œuvres
minimalistes ou monumentales, expressives, abstraites, surréalistes ou conceptuelles qui puisent leur répertoire dans l'enfance et son inconscient, créant une œuvre intimiste, singulière, parfois
violente. Certaines de ses œuvres dérangent, aucune ne laisse indifférent.
Elle aura travaillé jusqu'à son dernier souffle. Monumentale artiste et sacrée bonne femme !