Véolia n'a pas la mémoire de l'eau

Publié le 02 juin 2010 par Gezale
Véolia n’a pas la mémoire de l’eau. Au moment même où se tient à Paris le procès de Jean-Marie Messier, ex patron de Vivendi Universal, pour, entre autres chefs d’inculpation, délits de manipulation de cours boursiers et abus de biens sociaux, c’est fou ce que sa mémoire flanche. On recherchera en vain sur le site internet de Véolia Eau, dans l’historique de la société, les noms de Vivendi ou encore de Jean-Marie Messier.

Pour en savoir davantage, mais guère plus, il faut se rendre sur le site internet de Véolia Environnement. On y apprend en quelques phrases d’une sobriété d’alcoolique repenti que c’est en 1998 que le groupe CGE (Compagnie Générale des Eaux) a pris le nom de Vivendi, en 1999 que s’est constitué Vivendi Environnement regroupant toutes les activités de service, dépendant de Vivendi Universal dont il se sépare en 2002. Fermez le ban !

Là encore on semble ne pas s’enorgueillir d’avoir eu comme principal dirigeant M. Jean-Marie Messier, le flamboyant J2M, comme il fut surnommé au temps de sa splendeur. Pourtant, allons, faites un effort, souvenez-vous… C’était lui, dont la réussite insolente faisait la une de tous les magazines people de l’époque. Rappelez-vous… Lorsque, interviewé dans son loft new-yorkais, nonchalamment étalé à même le sol, son gros orteil nous faisait un clin d’œil au travers du trou d’une de ses chaussettes. Même la Vieille dame indigne en eut honte. Et pourtant elle en avait vu de toutes les couleurs au cours de sa longue vie. C’est qu’elle avait déjà des mètres-cubes au compteur !

La Vieille dame indigne – nous en reparlerons – c’était la Compagnie Générale des Eaux, créée en 1853 par décret de Napoléon le Petit (le IIIème du nom, pas l’actuel). Tel un gigolo, Jean-Marie la culbuta sans ménagements et lui fit subir les derniers outrages. Il s’en fallut d’un cheveu qu’elle ne succombât pour de bon sous ses assauts. Coriace, elle survécut cependant mais dans un tel état qu’il fallut, pour la rendre présentable, lui refaire une virginité. Mission impossible me direz-vous ! Et pourtant non ; à la besogne, c’est un nommé Fourtou (ça ne s’invente pas !), Jean-René de son prénom, qui s’y colla. Il la secoua, la rhabilla, épousseta sa robe longue, redressa son chapeau, lui paya un lifting et la rebaptisa du doux nom de Véolia. Un vrai conte de fées vous dis-je !

(à suivre…)

R.H.