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Delorean - Subiza

Publié le 02 juin 2010 par Hartzine

4287303125_f6b9eb242aAprès le printemps vient l’été, ses couleurs chatoyantes, ses températures affolantes qui donnent au citoyen lambda l’envie irrépressible de feuilleter les catalogues des agences de voyages durant la pause-cabinet, et de se précipiter à peine reculotté dans l’aéroport le plus proche, afin de claquer ses derniers dinars pour quelques jours d’euphorie et de dépaysement loin du stress de son lieu de vie. Ce rafraîchissement, les quatre Barcelonais de Delorean le condensent en musique depuis presque dix ans maintenant et établissent la cartographie sensorielle parfaite pour touriste de la capitale catalane : sea, sex, sun… Et Melancholia…
Ayant une affection et une nostalgie toute particulière pour Barcelone, j’appréhendais Subiza avec fébrilité. A vrai dire chaque morceau de Delorean réveillant autant une plaie refermée que ravivantdes instants d’une grâce absolue.Si leur dernier EP Ayrton Senna (dont on ne retrouvera ici aucun morceaux) avait convaincu par son instantanéité et sa signature inclassable, ni pop, ni dance music, Subiza va encore plus loin à travers des morceaux irrémédiablement cultes qui sentent les reflux d’écume sur le sable (Stay Close) et évoquent les balades folles parmi la flore exotique luxuriante du parc Güell (Come Wander). Real Love, électro-song à la fois entraînante et mélancolique grâce à la voix lancinante d’Ekhi Lopetegi exhume l’amertume de sentiments enfouis afin de mieux les laisser en suspension. Cette impression de flottement est ressentie d’ailleurs durant toute la durée d’Endless Sunset. Si le track démarre pourtant vigoureusement, il capte toute l’essence de son titre pour laisser chavirer l’âme de l’auditeur qui, pris dans les filets, sent son pouls battre plus fort à l’arrivée du crépuscule. Les mouvements ralentissent, le temps se fige et c’est dans cet immobilisme latent que l’on aimerait que les choses restent ainsi, un instant de pur magnificence, si délicat qu’on aimerait qu’il dure à jamais, comme ce titre finalement. Un voyage trop court qui tout en dégourdissant les pattes imprègne le subconscient d’images et d’effluves qui marquent longtemps après l’écoute de l’album et obligent à s’y replonger quotidiennement.
Delorean se démarque radicalement de la vague musicale pop pour teens et évoque une excursion sensitive entre électronica et indie pop combustible pour dancefloor  à l’instar de Memory Tapes, Neon Indian, etc…Et si je dois mettre une dernière fois en parallèle mon expérience à ce disque somptueux, Subiza ne restera pas qu’une suite ininterrompue de tubes, mais une œuvre entière et mûrie de bout en bout. C’est en écoutant Grow que j’efface les derniers dossiers photos de mes souvenirs passés sur la péninsule ibérique, les bibelots ne servant à rien, l’écoute de Subiza étant à elle seule une invitation au voyage.

Audio

Delorean – Endless Sunset

Vidéo

Tracklist

Delorean – Subiza (Fool House, 2010)

01. Stay Close
02. Real Love
03. Endless Sunset
04. Grow
05. Simple Graces
06. Infinite Desert
07. Come Wander
08. Warmer Places
09. It’s All Ours


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