Viens t'asseoir près de la cheminée mon petit ! Tu veux un Werther's Original ? Je vais te raconter une histoire d'esprits... simples.
Eh oui les jeunes, fut un temps où les Simple Minds étaient des punks. A huit ans, Charlie Burchill et Jim Kerr habitaient le même immeuble de Toryglen à Glasgow (vous savez celui de la pub avec les explosions de peinture). Charlie commence à jouer de la guitare à quatorze ans. Jim, l'apprenti-plombier, décide
de quitter l'école et en 1977, avec des camarades de l'école catholique ils rejoignent John Milarky et son ami Alan McNeil dans un groupe punk : Johnny and the self-abusers (Ce n'est pas sale !
Ton corps change...). A l'époque c'est Milarky le chanteur principal : Pablo Picasso « All the girls think you're
a fucking asshole ». Les Modern lovers chantaient l'inverse en 72. Pablo Picasso was never called an asshole.
Faut vous mettre d'accord les gars.
Le jour de la sortie du premier single Saint and sinners, Johnny and the self-abusers se séparent. Et là suivez bien : John Milarky et Alan McNeil forment un autre groupe, Jim Kerr
devient le chanteur, Charlie Burchill reste à la guitare, Brian McGee reste le batteur mais Tony Donald qui jouait de la basse est remplacé par Derek Forbes, Mick MacNeil rejoint le groupe qui
devient officiellement les Simple Minds en référence aux paroles de The Jean Genie de David Bowie « He's so simple minded he can't drive his module ». Et en 1979 sort leur premier album
: Life in a day.
Avec leurs influences punk mêlées aux sonorités nouvelles des synthétiseurs, les Simple Minds vont devenir l'un des premiers grands groupes de new-wave (avec d'autres inconnus comme Depeche Mode,
Eurythmics, The cure...). Ils ont alors vingt ans, portent de l'eye-liner et Jim Kerr pas encore totalement aguéri vomit parfois plus ou moins discrètement entre deux chansons d'un concert. Et
rappelez-vous du précepte de Saint Thomas (VDB) : il n'y a rien de plus rock que le vomi.
Ce que je trouve fascinant dans cet album c'est le contraste entre leur juvénilité et leur maturité. La voix de Jim Kerr est toute jeunette et pas encore maîtrisée mais il a déjà le “je ne sais
quoi”, les mélodies sont énergiques et laissent entrevoir un futur brillant.
Qui aurait cru alors que six ans plus tard, les petits écossais seraient n°1 aux Etats-Unis ? Ce n'est pas leur album que j'écoute le plus facilement mais je ne crache jamais sur un petit Someone.