Le Musée ethnographique de Berlin

Publié le 02 juin 2010 par Detoursdesmondes

Après avoir traversé les salles consacrées à l'art précolombien, où les oeuvres sont disposées selon une muséologie moderne (La lumière naturelle enveloppe des pièces choisies pour leur esthétique, les élégantes vitrines transparentes mettent en relief les oeuvres « intéressantes »), quel n'est pas le choc de pénétrer dans les salles d'Océanie.


Rien ne semble avoir bougé depuis 60 ans. Des vitrines présentent une accumulation d'objets sur fonds de couleurs variées mais passées, alternant aires géographiques et thématiques.
À Berlin, une collection ethnographique s'était constituée dès 1819 comprenant, entre autres, 500 objets achetés à la collection Cook.
En 1886, Adolf Bastian qui avait été l'initiateur du projet de création d'un musée d'ethnographie, voit le bâtiment enfin érigé au centre de la ville et en devient le premier directeur. Le musée compte alors 40000 pièces exposées sous un mode de représentation évolutioniste. L'Origine des espèces... publiée en 1859 par Darwin est très présente dans les esprits et les milieux d'ethnologie.


Complètement détruit lors de la seconde guerre mondiale, l'Ethnologisches Museum va renaître sur les réserves à Dalhem, un quartier sud-ouest de Berlin.
L'essentiel des collections s'est constitué lors des expéditions allemandes et notamment, en ce qui concerne l'Océanie, avec la fameuse expédition Kaiserin-Augusta-River Expedition 1912-1913 qui remonta le Sepik.
L'on ne compte pas moins de 45000 objets mélanésiens et, plus modestement, 6000 objets polynésiens, 5000 provenant de Micronésie et 2000 d'Australie.


Le musée est le plus important d'Europe en nombres d'objets.
Les fonds comportent 500 000 pièces et 60 000 prises de son ethnomusicologiques.
La collection africaine est conséquente avec 75000 oeuvres.
Mais si nous restons dans la partie océanienne, on est saisi devant la haute façade de maison cérémonielle kurambu Abelam et un grenier, devant lesquels une place est aménagée.
Lieu devenu de manière surréaliste l'endroit naturel où nous, visiteurs, nous installons afin de prendre le temps, pour échanger et discuter, laisser opérer l'enchantement que produisent ces réalisations.


Que dire encore de la maison bai de Palau avec ses surprenantes décorations et enfin des différents bateaux disposés dans le fond de la grande salle, un espace plus sombre, qui se veut un appel vers la haute mer et l'exploration !


Photos de l'auteur.