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Triomf… ou pas.

Par Borokoff

A propos de Triomf de Michael Raeburn 1 out of 5 stars

Triomf… ou pas.

1994, en Afrique du Sud. A quelques jours des élections qui vont amener Nelson Mandela au pouvoir, la chronique d’une famille de Blancs d’origine hollandaise vivant dans la banlieue déshéritée de Johannesburg, plus particulièrement le quartier de Triomf, anciennement appelé Sophiatown et où vivait la communauté noire. Pour dépuceler son neveu qui fête ses 21 ans et qui est un peu simple d’esprit, Treppie loue les services d’une prostituée noire déguisée en blonde…

Tiré du roman éponyme de Marlene Van Niekerk, Triomf suit au quotidien une famille de colons blancs en « fin de règne » voire marginaux. C’est même une famille de dégénérés puisque la mère couche avec son fils. Tous sont plus au moins au chômage mais ne partagent pas les idées racistes ni le protectionnisme prônés par la majorité des colons hollandais en cette fin d’Apartheid. La famille dont Triomf fait le récit n’est pas un modèle d’ouverture mais elle ne cherche pas à non plus à défendre coûte que coûte ses droits contre les Noirs comme la majorité des Blancs racistes du quartier.

L’ambiance excentrique voire surréaliste qui règne dans cette famille tarée fait froid dans le dos. Bienvenue chez les « cas sociaux ». C’est dommage que la mise en scène soit d’une telle balourdise On aurait pu suivre avec intérêt cette chronique amère d’une famille de colons blancs qui sent sa fin proche et qu’elle va tout perdre avec les élections.

Mais le trait de la mise en scène est grossier, les acteurs sur-jouent et en font trop. Il y a une surenchère d’effets de mise en scène, un côté caricatural dans la description de cette famille qui font qu’on se détache peu à peu de l’histoire et des personnages. Qu’on ne les trouve pas attachants. Dommage parce qu’il y avait de l’or à priori dans cette histoire. Mais l’humour grinçant du film ne fonctionne pas, « two much ». C’est l’ennui même qui gagne le spectateur alors que le sujet traité était à priori passionnant.

C’est peut-être l’absence de scénario qui explique cette vacuité, mais encore une fois la lourdeur de la mise en scène plombe toute velléité d’être séduit par l’histoire et ces personnages tchekhoviens dans leur anachronisme. Il aurait fallu filmer avec plus de recul cette famille. Une finesse qui n’aurait pas empêché à la démesure et à l’outrance de cette famille de s’épanouir… Mais sans parler de son côté absurde, filmer avec brio les excès et l’aliénation d’une famille est davantage du ressort de Kusturica

www.youtube.com/watch?v=RE1fUhkX6kQ


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