Ils sont lycéens dans un établissement parisien ; ils s’appellent Chloé, Bohémond, Joséphine, Noam, Silia, Agathe, Medhi. Ils sont à l’âge des premiers rapprochements, des doutes et des rêves, à l’âge où l’on se construit loin des adultes… et en 2010, tout cela passe par des textos. Textos lus en cachette, textos effacés à l’insu de leur destinataire, textos ambigus ou textos mystérieux…
Les textos sont très présents, de même que les conversations MSN ; pas de doute, Agnès Niedercorn a largement respecté le cahier des charges imposé par le concours qui l’a révélée et lui a permis d’obtenir le Prix Nouveau Talent 2010. Ce qui, avec l’âge des protagonistes, me laisse à penser qu’ « Idylles, mensonges et compagnie » plaira davantage aux jeunes qu’aux moins jeunes.
Gloups, je suis forcée de me ranger dans la seconde catégorie, puisque j’ai dû aller chercher la définition d’une expression (« j’ai trop le sum », page 156, vous connaissez ? Et bien, ça veut dire « je suis dèg ». Voilà, comme ça vous le savez maintenant.)
Il n’empêche : l’auteur, journaliste de profession, croque avec justesse et sensibilité ses personnages bourrés de défauts ou de complexes - des non-héros en puissance, ô combien attachants. Du coup, le roman s’avale très vite, d’autant que, si l’intrigue est banale (une année scolaire de petits évènements entre camarades d’une classe ES), les scènes sont souvent très drôles. Oui, j’ai plusieurs fois franchement ri. Et pas si faciles que cela - l’auteur s’amuse à tendre quelques pièges à son lecteur qui ne peut résister au plaisir de s’y laisser prendre.
Au final, une très belle réussite pour ce coup d’essai.
Vous nous faites la même chose avec des personnages de dix ans de plus, siouplaît m’dame ?