Gracq trainait sur ma PAL depuis la prépa. Il m'attirait beaucoup par son aspect secret, ses pages non coupées... Pourtant, j'en sors un peu désorientée, pas vraiment convaincue. Ce livre a pu m'ennuyer, me passionner, me plaire et m'agacer. Il m'a beaucoup fait penser au désert des Tartares de Buzzati que j'avais adoré. Pour celui-ci, je suis plus modérée.
Aldo est envoyé dans une forteresse, près de la mer des Syrtes de l'autre coté de laquelle s'étend le Farghestan, territoire ennemi depuis des siècles. Pourtant, il n'existe plus aucun contact avec cette contrée. Les hommes attendent en vain. L'ambiance est lourde, l'humidité, l'odeur de moisi imprègne le pays. C'est un lent déclin, la décrépitude totale d'une société. On attend, on guette, on épie mais pourquoi les choses changeraient-elles ?
Des personnages fantomatiques dans un monde de marais, une Venise et ses esprits qui continuerait les fêtes et les carnavals dans une décadence perpétuelle. Aldo, Vanessa, Marino, autant de protagonistes dont on cerne mal les tenants et aboutissants, une psychologie en demi-teinte, un ton descriptif et poétique... A lire pour le style, à lire pour l'atmosphère délétère, peut être moins pour l'histoire en elle-même.