Le Parti Socialiste propose pour les prochaines primaires, en vue de l'élection présidentielle de 2012, d'ouvrir les candidatures à tous. Il suffit d'être inscrit sur les listes électorales, de signer une déclaration d'adhésion aux valeurs de la Gauche et de faire un don le jour du vote (des primaires). En résumé, il faut adhérer au parti le jour J, de jurer fidélité à Martine et d'être éligible. Coup de publicité ou véritable ouverture démocratique ?
Analysons objectivement la situation. Admettons que vous répondiez à tous les critères d'admission, il faut ensuite, je suppose, préparer des discours, battre la campagne dans tout le pays et au-delà, et affronter ses adversaires. Qui peut se permettre de prendre de son temps précieux pour se consacrer des semaines entières à convaincre des militants qui ne vous connaissent pas et qui vous oublieront certainement le jour du scrutin ? La garantie d'un résultat favorable est trop mince.
En outre, je doute fort qu'une Martine Aubry, une Ségolène Royal, un Laurent Fabius, un Dominique Strauss-Kahn, un Manuel Valls, un Gérard Collomb, un Arnaud Montebourg, voire un François Hollande, vous laissent le champ libre sans vous mettre des bâtons dans les roues. Eux qui rêvent au trône depuis des années. Surtout qu'ils ont le temps et l'énergie pour ça, c'est-à-dire pour parler des heures et des heures et brasser beaucoup d'air.
C'est marrant, au moment où j'écris ça, je vois à la télé Coluche au jeu de la vérité de Patrick Sabatier (un extrait de l'émission). On lui demande s'il a subit des pressions de la part de partis politiques du fait qu'il soit candidat à la présidentielle. Il a répondu : "De tous les partis (…) et tous m'ont dit : de nous vous ne risquez rien, mais méfiez-vous des autres ils sont dangereux".