Bon, le sujet
n'est pas joyeux aujourd'hui, mais puisqu'il s'agit d'une coutume dominicaine, pourquoi ne pas en parler?
Une veillée
funéraire en République Dominicaine c’est quelque chose…
Une réunion de
famille, de voisins, d’amis, de connaissances plus ou moins vagues du mort.
Souvent ca dépasse
la centaine de personnes.
Certaines familles
louent des minibus pour s’y rendre.
Après une mort,
l’enterrement a lieu assez rapidement (après midi même si le décès a lieu le matin de bonne heure ou lendemain de bonne heure, pour des raisons sanitaires, vu la chaleur ambiante). Ce qui a
parfois posé des problèmes, rare est le dominicain qui n’a pas une histoire de mort qui ouvre son cercueil lors de la cérémonie à l’église, ou qui crie, se « réveille » brutalement…
histoire ou vérité ???
En général, le
cortège marche du salon funéraire ou de la maison (ou le corps du défunt est veillé, ou des prières sont dites en son nom, des chants...) au cimetière municipal derrière le
véhicule de pompes funèbres.
Une mort en
République Dominicaine, ce sont des cris, beaucoup de cris, plus que des larmes…
Une habitude qui
m’a surprise au début : certaines personnes ne se gênent pas pour prendre des photos (souvent avec leur portable) du mort dans son cercueil dans le salon funèbre, de l’épouse en larme sur le
caveau, du corbillard…
Puis des réunions
de prières (rezos) ont lieu tous les jours pendant dix jours, en général y participent la famille et les proches très croyants et se terminent par « el ultimo rezo » (le dernier
office), traditionnellement 10 jours après le décès, mais plus couramment le samedi ou dimanche une semaine après le décès qui suit la mort, pour faciliter la participation à ceux qui viennent de
loin.
Généralement, les
participants sont habillés d’une pièce blanche au moins.
Lors de cette
ultime réunion, ou en général un petit chapiteau est loué, tout commes des chaises plastique (des baches pour les plus démunis) ou prêtés par les politiques élus ou en campagne on
mange, on boit (en excès), on joue aux dominos.
C’est plus une
fête en l’honneur du mort qu’une cérémonie triste.
En général, pour l'occasion, on achète un veau, des chèvres, ou on cuisine le traditionnel sancocho. Au final, c'est une "fête" qui coûte assez cher à la famille du défunt. Une orgie de
nourriture et de boisson...
Seule la musique
est interdite.
Après ce rezo, la
famille retrouve une vie casi normale.
D’ailleurs,
beaucoup d’expressions ici incitent les gens à continuer leur vie après une mort, même celle d’un être proche : « el muerto al hoyo » : le mort au trou, « el muerto esta
jodido » : c’est le mort qui est foutu…