chronique de la vie ordinaire

Publié le 01 juin 2010 par Fred Desbordes


Je te délaisse lecteur, lectrice et ce n'est pas bien. Tu te demandes peut-être si je ne me suis pas perdue dans les méandres de la vraie vie. Non pas du tout. J'ai pris des vacances. Et j'ai beaucoup, mais alors beaucoup réfléchi à mon avenir. A force de pratiquer le houlahoup et la poule volante sur la wii fit, je finissais par avoir la vague impression d'être coincée dans l'antichambre de l'intelligence. Sensation augmentée à la lecture de Voici chaque semaine. 12 minutes, montre en main pour lire de A à Z un journal qui respire à plein poumon le vide intersidéral.

Je me voyais devenir une “couch potatoes” comme aiment dirent les américains, une patate de canapé, encore en pyjama à 15h, en train de boire une despé les pieds en éventail sur la table basse, une clope dans la main gauche et une part de pizza pepperoni dans la main droite. Bon, là, je noircis le tableau mais je suis sûre que tu vois ce que je veux dire.

J'attendais, ah ça oui j'attendais. Qu'il pleuve des billets de 100, qu'il se mette à neiger, que ma terre tremble, qu'une belle brune débarque dans ma chambre, que… J'attendais je ne sais pas trop quoi, méditant devant les coulées de ketchup qui débordaient de mes sandwichs au pain de mie complet.

Alors je méditais d'autant plus sur cette infinité de mes possibles, multiples possibilités de mes effondrements clandestins; je regardais le plafond et je ne voyais rien. Les “si” faisaient la cour aux “tu aurais du” et aux “peut-être” qui tapissaient le langage de mes proches. Pour échapper aux si et aux peut-être, parenthèses hypothétiques et pathétiques, je me réfugiais dans la contemplation extatique du plafond et de E! entertainement, une sorte de Voici télévisé où on apprend que Georges Clonney aime que ses costumes soient bien repassés…

Moui, tu vois, lecteur, lectrice, mes vacances avaient l'allure d'une retraite profonde et intérieure. Quoique… je ne suis pas certaine que la lecture de voici soit encouragée par les bonzes.

Mais me voici, sortie toute proprette de mes vacances ordinaires, toute excitée par ce nouveau job qui m'est presque tombée dessus… Hé hé…