Après une absence un peu prolongée, me voici de retour pour quelques commentaires, un peu plus rapides que d’habitude, sur les spectacles qui m’ont marqué à la fin du mois de mai. Reprenons les choses dans l’ordre :
La redécouverte d’une rareté, la Calisto de Cavalli au théâtre des Champs-Élysées. Une œuvre intéressante, foisonnante, drôle, malheureusement un peu longue, qui méritait en tout cas de revenir au répertoire. C’est à l’excellent Christophe Roussset qu’on doit le plaisir de cette redécouverte, et le travail est fait comme toujours avec un mélange de sérieux et d’imagination. La distribution est de surcroît d’un très bon niveau, dominée par les seconds rôles de Lawrence Zazzo et de Veronique Gens. Et la qualité du spectacle est renforcée par la présence scénique de l’hilarant Giovanni Battista Parodi, Jupiter imposant pourtant capable de chanter une scène entière en voix de fausset au moment de se faire passer pour Diane, et la frêle Sophie Karthäuser, qui parvient à rendre émouvant son rôle absurde d’ingénue candide.
Le magnifique Billy Budd à l’opéra Bastille : la production n’est pas nouvelle, mais ses décors magnifiques continuent à fasciner. A la baguette, le britannique Jeffrey Tate parvient à faire sonner d’un charme tout britannique le très français orchestre de l’Opéra de Paris. Et cette distribution sans star mais d’une très grande homogénéité permet d’équilibrer au mieux cette œuvre pessimiste et profondément poétique que j’ai découverte pour ma part avec un très grand plaisir.
Patricia Petibon, en concert à la Salle Pleyel : si j’avais été très séduit par la performance de l’inclassable soprano française au théâtre des Champs-Elysées l’année dernière. Cette fois encore, la virevoltante rousse minaude, cabotine, espiègle et malicieuse, jouant avec jubilation de son talent certain pour électriser la salle. Mais si la voix demeure unique dans la subtilité du pianissimo, force est de constater que ce numéro parfaitement rôdé (la danse lascive autour du chef d’orchestre, le jeu avec les musiciens de l’orchestre) finit par tourner un peu en rond. Les inconditionnels sont sans doute ravis, mais pour les autres, un seul concert suffira.