Le bonbon qui tue

Par Arielle

Trois mille euro pour pouvoir

Manger correctement,

Ne pas être impotent,

Ne pas broyer que du noir.

Esthétique,

Plastique

Bien galbé,

Rose à souhait.

Une prothèse, un truc

Bien lourd à porter,

A coller,

Provoquant des envies de suc.

J’ai soif !

Il me reste un bonbon…… chouette !

…… Un cadeau du chef,

Ca, c’est classe !

Je le dépapillotte,

La menthe va m’oter le blues.

Je le place dans mes quenottes,

Oh ! Effet de ventouse !

Le bonbon colle au palais,

Prend mon souffle,

Se marie parfaitement à la forme bombée

De l’appareil en bouche.

J’étouffe, je sue !

Il n’y a plus de place dans ma cavité,

L’air ne peut plus passer.

Il est trop maintenu !

Collé, serré,

Il me faut une pince

Pour le retirer.

J’ordonne à mes méninges

De ne point obéir

Aux caprices

De cette mécanique.

Mes neurones sont complices.

Hourra, hurrah

Eureka !

Le bonbon fond,

Je lâche les gongs.

Je retrouve un semblant

D’oxygène,

J’en déduis que les fausses dents

Ne remplacent pas les gènes.