"Réflexion sur la présence de nos soldats en
afganistan", "Concour de maisons décorées pour Noël!", "Comission Bouchard-Taylor".
Ce midi, comme tout étudiant un tant soit peu intéressé par le monde qui l'entoure, je prenais l'une des copies de la nouvelle édition du journal étudiant de notre Cégep dans le but d'en lire une
partie pendant mon heure de dîner. À la première phrase, le mot "ridicule" me venait aussitôt à l'esprit. Et cela ne s'améliorerait pas avec les deux autres phrases qui allaient suivre.
Ce que vous avez lus au tout début de ce billet, ce sont les gros titres de l'édition de décembre 2007 de l'Accent. En première page, trois des cinq titres présents brutalisent littéralement
notre langue. Et ce n'est pas que je cherchais des fautes. L'horreur m'a simplement sautée au visage : pas besoin d'un baccalauréat en français pour savoir que le mot "concours" prend toujours un
"s", pluriel ou pas. Quant aux termes "Afghanistan" et "commission", ne sont-ils pas assez utilisés au Québec en ce moment pour que tous puissent en connaître l'orthographe d'usage? Évidemment, ce
n'est pas tout : sans même porter attention, vous pourrez facilement trouver, à travers les pages du journal, des dizaines d'autres fautes aussi ahurissantes les unes que les autres. D'ailleurs, en
page 4, revoilà le mot "commission" ayant perdu un "s" et retrouvé un "m" ("commision") entre la première et la quatrième page. Continuez, car lorsque vous aurez expérimenté toutes les façons
imaginables d'écrire ce mot, ce voudra dire que vous serez au moins une fois tombés sur la bonne. Franchement, je trouve le tout un peu pathétique.
Au Québec, certains discourent d’un dépérissement de la langue française. Je n'y ai jamais vraiment cru, car pour moi notre langue ne fait qu'évoluer comme toute autre langue normalement
constituée. Je me demande pourtant maintenant si j'ai vraiment raison. Je commence à croire que cet article aurait plutôt sa place section Société, puisqu’à travers notre journal étudiant semble
réellement transparaître un problème sociétaire.
Il n’y a rien de compliqué à mettre un "s" à concours ou encore un "A" majuscule et un "h" à Afghanistan. Ce n'est nullement difficile de chercher dans le dictionnaire ou encore de réviser nos
textes. Il est décevant de voir l'état du français dans l'Accent, encore plus étant donné le fait qu’il s’agit du journal des membres d’une institution de savoir et d'éducation. Notre langue est à
mon sens l'une des plus belles langues sur Terre. Pourquoi la maltraiter ainsi par simple paresse?
Il faut prendre soin de notre langue. Si nous nous sommes tant battus pour la garder vivante au Québec, ce n'est pas pour la voir mourir de nos propres mains. Au nom de notre culture, faites un
tout petit effort, c'est si simple!