"Relis le à voix haute, y a que ça de vrai"

Publié le 02 juin 2010 par Loaparis
Demain soir, soit dans moins de 24h, aura lieu le gala du BDE. Demain soir, soit dans moins de 24h, je vais devoir prendre le micro devant pas loin de 600 personnes et faire un magnifique petit discours. Finger in the nose. Ou pas.
Pour faire un discours, c'est comme pour les mille-feuilles, les oignons, et les ogres, faut y aller par couches. Si vous ne comprenez pas le rapport avec l'ogre, je ne peux rien pour vous mes pauvres chéris.
A la base, on a une feuille de papier et un stylo. Avec tout ça, il s'agit d'aligner des mots les uns à la suite des autres, de façon à former un truc à peu près cohérent, et dont le sens doit donner ça : "merci... merci... merci... je vous aime... merci... bonne soirée". En gros. Dans l'idée, c'est assez simple. Sauf que ce truc là, que vous venez brillamment d'écrire dans une salle plongée dans le noir au cours d'une formation qui vous intéressait autant que le dernier budget du ministère de la pêche, il faut le dire, à l'oral. Et qu'il y a une différence énorme entre un texte qui sera lu et un discours... Et que, vous l'aurez compris, je suis nulle pour les discours.
Donc après avoir pondu un truc dégoulinant de guimauve et de pathétisme, "merci... merci... merci... je vous aime... merci... bonne soirée", on passe à la deuxième couche, celle de la correction. Par une, voire deux personnes extérieures, bien plus à l'aise pour ce genre de chose, et surtout beaucoup plus familière des blagues à deux noises que l'on peut caser lors de ce type d'événement!
Mais comme je l'ai dit, ce que j'avais écrit était minable, et arrive alors la troisième couche, apparentée à de la crème, la réécriture. Totale, parce qu'il n'y avait rien à sauver. Afin que la réécriture soit parfaite, il faut la jouer fine : vous et votre incapacité à écrire une phrase correcte commençait par aligner trois mots, qui ne plairont pas aux correcteurs, qui feront une nouvelle phrase, puis une autre, puis encore une, et finiront votre discours en très exactement neuf minutes.
Puis on arrive à la couche de préparation. Celle qui vient juste avant la présentation du discours. Celle qui vous retourne l'estomac et vous donne des envies de sprint. Celle aussi qui vous fait dire que jamais vous ne ferez de politique. Sauf si avant y a un p'tit apéro...
Lo, à voix haute