Quatorze, c'est indulgent : je dirais plutôt dix. Oui, des CM2, égarés dans des corps de vingtenaires. Deux filles, deux garçons, des corps dans la plénitude de leur âge, entièrement moulés dans
des résilles. Et que ça joue, et que ça se court après, et qu'on se prend, qu'on fait comme si, qu'on imite les grands, qu'on joue à faire et à se faire peur, à crier, à pleurer, à danser pour de
faux. Fous rires et jeux idiots. Avec David Wampach, c'est permis !
Mais la Symphonie fantastique de Berlioz, grondant comme en mono du fond de scène, suggère un contexte plus classique. Avec ce
labyrinthe de rideaux sombres qui fait tout le décor, on se met à penser forêt et dryades, et la lumière rasante venue de haut semble détacher les corps blancs pour brosser un tableau
hollandais.
Bref, un spectacle d'abord déroutant, et pour finir un divertissement bien joli, où l'on retrouve quelques idées de l'excellent Bascule : un décor réduit peu ou prou à une boîte, des costumes ludiques (toujours de Rachel Garcia) qui cachent vaguement
pour mieux montrer, une certaine irrévérence tendre envers l'humain.
Reste une question pipole. Wampach aurait-il la nostalgie de ses quatorze ans ?
♥♥♥♥♥♥
Quatorze de David Wampach a été créé le 28 juin 2007 à Montpellier danse et donné le 5 décembre 2007 à la salle Jacques Brel de Fontenay-sous-Bois
dans le cadre de la Biennale nationale de danse du Val-de-Marne.