31 mai 2010
Dakar - Rio
Alors? Cette transat? Tudo Bom?
La version factuelle et
courte, c'est un peu plus de 3000 milles en 25 jours, soit une
médiocre moyenne de 5,1 noeuds liée essentiellement à des
conditions météo molles, variable, pénibles, en un mot merdiques
sur la moitié du trajet. 78 heures moteur. Entente sans nuage avec
Olga. Des moments somptueux, d'autres plus sombres à tripatouiller
des plaies plus ou moins récentes. L'amplitude de variation du moral
est classique quand on passe autant de temps à l'écart du monde, en
équipage réduit, c'est à dire, seul avec soi-même le plus
souvent. On ne ment pas en mer, ni aux autres et encore moins à
soi-même. Quelques avaries plus inconfortables qu'inquiétantes. De
rares rencontres avec quelques machines flottantes et mamifères du
grand large. Voilà en bref. Vous pouvez passer votre chemin à moins
que la version longue ci-après ne vous intéresse.
Nous quittons Dakar le
5/05, en assez mauvaise forme physique tous les deux mais pour des
raisons différentes. Olga parce qu'elle a passé une dernière nuit
presque blanche avec la fine équipe du « bateau cinéma »
de Yann (cinéma parce que pendant un an, le bateau a organisé des
projections de films africains dans les villages de Casamance). Quant
à moi, couché tôt, j'ai passé ma nuit à frissonner et à tremper
ma couchette de transpiration fièvreuse. Coup de froid? Résultat
d'une petite infection tenace au doigt qui gagne du terrain ou début
de Palu? Je ne sais pas mais rien qui ne puisse se soigner en mer et
qui justifie de différer le départ, d'autant que le vent est bon:
20 noeuds et plus au portant pour 180 milles au compteur au bout des
premières 24h. Si j'avais été prescient, j'aurais savouré un peu
plus cette belle moyenne de 7,5 noeuds qui ne se reproduira plus
jamais ensuite.
L'alizé NE s'essoufle
dès le lendemain mais se maintient encore entre 7 et 15 noeuds
pendant les 5 jours suivants. Galapiat poursuit sa route sous voile à
bonne allure. La couverture nuageuse s'épaissit à mesure que nous
nous rapprochons de l'équateur et de son pot au noir. Nous ne
croisons plus de navire depuis longtemps et la faune de haute mer
refait son apparition: escadrilles de poissons volants, dizaines de
dauphins qui fondent sur nous en rivalisant de cabrioles dès qu'ils
nous détectent, un Orque impressionant aussi qui passe à 20m du
bateau à la perpendiculaire de notre trajectoire mais nous ignore,
dédaigneux. J'espère alors que le pot au noir ne sera pas trop
pénible. Avec tous les éléments dont je dispose: pilot charts,
méteo, les bons conseils de Jimmy Cornell et autres, je vise la
longitude 25W pour le passage de l'équateur sans savoir vraiment
avant ni après coup ,d'ailleurs, si j'aurais pu prendre une
meilleure option.
Ces premiers jours de
mer nous laissent tout le loisir de lambiner. Peut-être trop
d'ailleurs. Olga a un peu le blues. Secrète comme à son habitude,
elle me dit juste ressasser des pensées sombres. Pas angoissée et
heureuse de vivre cette expérience, l'ampleur de l'espace et du
temps combinés à l'absence de contrainte ou d'obligation laissent
parfois de vieux démons s'épanouir. Il est vrai que je ne la
sollicite en rien. Je règle le bateau de temps à autre. Le pilote
tient le cap et l'alarme radar me bipe si un autre bateau est sur
zone. Aucun besoin de faire des quarts dans ces conditions. Intenses
sessions de glande et orgies de lecture. Après une première
bonite, nous abandonnons même la pêche d'un commun accord: ces
derniers mois à manger presque chaque jour poisson et riz ou le
contraire, nous ont provisoirement lassé de ce régime.
Au 6 ème jour depuis Dakar, le 11/05, vers les 4° de latitude nord,
nous entrons vraiment dans le pot au noir: vents variables et
inconstants nécessitant l'aide du moteur, ciel toujours chargé,
pluies et orages intermittents, L'air est épais et lourd, nous
sommes en nage nuit et jour. L'océan semble fait d'huile et comme
sans vie. La température de l'eau atteint 31°: un vrai bain quand
nous nous y rafraichissons pendant la pétole. Point positif : le
bateau et les voiles se débarrassent de 6 mois d'une poussière
africaine tenace qu'aucune pluie n'avait rincé depuis des mois.
Le 13, nous passons l'équateur. Grand moment pour Olga pour sa
première incursion dans l'hémisphère sud, grand moment aussi pour
moi qui passe la ligne pour la première fois en bateau. L'évènement
tant attendu, champagne au frais, rites de passages auprès de
Neptune révisés par Olga, est malheureusement gaché par le pilote
qui nous lache et un bas hauban qui casse, ne reste plus que quelques
torons en place. Je peste d'autant que le canot n'a guère été
méchamment sollicité et tout le haubannage a été remplacé avant
le départ. Je ne vois qu'une malfaçon car il est vrai que celui-ci
présentait une légère mais anormale torsion au niveau du
sertissage. Olga me monte au premier étage de barre de fleche, je
double le hauban d'un bout bien souqué. Ça fera l'affaire. Le
pilote en rade est beaucoup plus génant. Après avoir démonté la
centrale, nettoyé la carte électronique et cru un moment qu'il
reprendrait du service, il faut se rendre à l'évidence: la centrale
est en court circuit quelque part, définitivement HS. Il reste 2000
milles jusqu'à Rio et la perspective de devoir se relayer à la
barre à deux pendant 15 jours n'est pas vraiment réjouissante. Nous
allons quand même boire ce champagne à plaisanter un peu jaune de
nos déboires du jour. Je ne suis pas vraiment superstitieux mais un
peu quand même, comme tout marin, je pense. Je ne peux m'empêcher
de me dire que ces deux avaries au moment même où nous passons dans
l'hémisphère sud constituent un mauvais signe, comme si cet
hémisphère où Galapiat pointe son étrave pour la toute première
fois ne nous voulait pas......
Le pot au noir s'éternise. Nous n'en sortons nettement que le 16,
après cinq jours, 400 milles et après avoir brûlé presque la
moitié de notre réserve de gas-oil. Si le pot au noir ne nous a pas
gratifié de grains trop vicieux, il s'est révélé bien plus large
que ce qu'il aurait dû être à cette époque. Tout cela me fait
envisager un temps de m'arrêter à Salvador pour réparer le pilote
et refaire un plein.
Mais finalement, on continue vers Rio. L'alizé SE s'établit enfin
vers les 5° de latitude sud, 15-20 noeuds, et si le pilote nous
oblige à nous relayer, nous sommes au moins dispensés de tenir la
barre. Merveilleux bateau que ce Galapiat: il y a toujours moyen de règler les voiles et la dérive de façon à ce que, barre amarée,
le bateau conserve un cap relatif constant par rapport au vent,
particulièrement au près mais même à des allures plus portantes.
Bien-sûr, il faut que le vent soit un minimum régulier et on ne
peut pas toiler de façon à obtenir la meilleure vitesse mais nous
n'en perdons pas tant que ça. Du 16 au 19, chaque jour se solde par
plus de 150 milles parcourus. Régulité de métronome de l'alizé
sud comme son homologue du nord. Dégagé de la nébulosité
africaine puis de la couverture nuageuse équatoriale, comme si je
venais de chausser des lunettes corrigeant non seulement la précision
des contours mais aussi le contraste des couleurs.je retrouve pour la
première fois depuis des mois les différentes nuances de bleu
saturées du ciel et de la haute mer ainsi qu'une visibilité nette
sur des milles. Enfin des levers et des couchers de soleils clairs,
des nuits jamais totalement noires car éclairées par une voute
céleste fantastique. Croix du sud dans l'axe, étoiles filantes
parfois fulgurantes, parfois lentes mais toujours nombreuses et
impressionantes, on ne s'ennuie jamais même à passer des heures à
juste regarder.
Nos aléas de pilote ont finalement presque du bon car Olga,
désormais sollicitée pour ses quarts, a retrouvé depuis l'avarie,
moral et appétit. Le rythme du bord s'est naturellement établi hors
des quarts que j'avais initialement fixés. Olga est plutôt de la
première partie de la nuit, moi de la seconde. Quant au jour, il n'y
a pas vraiment de règle, en fonction de celui qui est dans le
cockpit, lorsque les deux n'y sont pas. Les livres tombent comme des
mouches de part et d'autres. De temps en temps un bon film aussi.
Leçons de brésilien aussi, enfin Olga surtout. Elle a commencé il
y a déjà plusieurs jours et attaque sa vingtième leçon. Quant à
moi, gros cancre flemmard, je commence à peine le 19, soit déjà
deux semaines depuis Dakar.
Impossible de s'y tromper. Le 20, l'alizé qui mollissait nous
gratifie de ses derniers souffles. Le vent tourne et diminue
doucement mais surement. Déjà? Nous ne sommes qu'à la latitude de
Salvador et plus de jus! Je comptais sur lui pour encore au moins 400
milles. Il en reste encore 1000 pour Rio. Les jours suivant, le vent
tourne NE mais avec 5-7 noeuds au portant en général, le bateau se
traine lamentablement pendant que les voiles blinguent blinguent. 90
milles le 22, 80 milles le 23, 60 le 24 et.....30 le 25. pfff! Et
rien dans le ciel ni dans les fichiers météo qui ne laisse présager
une amélioration prochaine. Je mets un peu de moteur parfois mais
rien ne laisse supposer que je trouverai du vent plus au sud et ma
réserve de Gas-oil ne suffit pas à rejoindre Rio. Patience donc.
Les nuits du 24 puis du 25, le vent est nul, la mer est d'huile. On
affale tout et on va se coucher, laissant le bateau à la dérive,
avec l'espoir d'être reveillé dans la nuit par un retour de l'air
mais non. Patience encore. J'ai le sentiment que les éléments nous
narguent: un nuage pas plus menaçant qu'un autre nous survole et en
10 mn, le vague souffle NE est remplacé par un grain du sud de 30
noeuds et une pluie battante. Pris par surprise avec toute la toile,
je réduis en catastrophe puis me mets à la cape, génois réduit à
contre avant de rentrer me protéger en attendant que ça passe. Pas
de casse heureusement à part l' i-pod d'Olga qui vole dans une
casserole où restait un fond de flotte. Dommage, HS. Dans
l'histoire, en une seule heure, nous avons reculé de plusieurs
milles que nous avions laborieusement grattouillés pendant des
heures. Serait-ce au moins anonciateur d'un changement de système
météo, d'un peu d'air? Que dalle. Après plus d'une heure de
castagne, le nuage s'éloigne, le vent revient NE avant de
disparaitre complètement. Si ce n'est pas du foutage de gueule ça?
Ça en a en tous cas les apparences... Patience toujours.
Cette pétole nous réserve quand même quelques belles surprises en
particulier ce couple de baleines qui vient nous visiter pendant plus
d'une heure à l'aube du 26, lorsque le bateau est à l'arrêt,
voiles affalées, sur une mer lisse. On y voit comme dans un aquarium
et les deux bestiaux passent et repassent à raser le bateau, comme
au ralenti. Fantastique. Elles sont relativement « petites »,
7 à 8 mètres quand même et semblent avoir Galapiat à la bonne. On
se dit que mon nouvel antifouling de couleur blanche doit leur
plaire, leur rappeller le ventre de leur maman ou quelque chose dans
ce goût là, En tous cas, depuis qu'il a remplacé le bleu, Galapiat
semble avoir vraiment gagné en sex appeal auprès des mammifères
marin.
Apres 20 jours de mer, on développe de curieux syndromes
d'adaptation. On prête une conscience aux éléments, aux animaux et
au bateau. On ne s'étonne plus d'entendre parfois des voix, des
appels, de la musique qui n'existe pas. C'est Olga qui s'en est
étonnée et m'en a parlé légèrement inquiète pour son équilibre
mental. En fait, ça m'a rassuré. Non, je ne suis pas fou car moi
aussi je les entends. A mon sens, toute personne qui passe assez de
temps en mer est confrontée à ce phénomène étrange. Une drisse
qui bat et prend un rythme, un filet d'eau qui glisse sur la coque
perçus par des sens affutés par le temps en mer et une imagination
qui vagabonde en sont probablement les causes. Le chant des sirènes
est une réalité. Il n'y a que les terriens pour ne pas le savoir.
Il existe depuis toujours et il faut parfois plusieurs minutes
d'écoute attentive pour identifier l'origine de ces voix. Ah! ok, ce
n'était que cette poulie qui grince....
C'est décidemment toujours une étrange experience que de passer
beaucoup de temps en mer. Voyage réel mais immobile, chez soi.
Voyage imaginaire surtout. Au delà de tout regard, de toute
contrainte, de toute législation. La seule loi, la seule règle est
la sienne. Avec le temps, on oublie la horde, pour créer de zéro
son mode de vie temporaire et personnel. La vie en société, quelle
qu'elle soit, ne nous a pas habitué à ce genre de saut dans le
vide. Que va t'on y trouver? C'est selon: La solitude angoissante du
mouton égaré loin du troupeau? La douleur de quelques blessures qui
s'infectent à force de s'en préoccuper, des évidences qui
apparaissent enfin, comme des noeuds qui se dénouent à l'issue
d'une longue décantation. ou plus simplement, le privilège d'une
pause, loin et hors de tout et de tous. C'est selon : un peu de tout
ça en même temps. Olga vit sa vie, moi la mienne. Nous pouvons
passer des heures sans nous adresser la parole, chacun dans notre
monde, jusqu'à ce qu'à ce que survienne une raison valable de
parler si l'envie est là.
Cette pếriode de franche pétole s'arrête enfin le 26 dans la
journée et nous approchons. A nouveau des navires. Un léger SSE soufflote timidement. Nous voici au près serré, pas
sur le cap mais c'est déjà mieux. A peine car à part le 28, qui
affiche une moyenne correcte de 130 milles sur la route, on alterne
entre moins de 10 noeuds de vent exploitable ou plus significatif
mais dans le nez bien-sûr, avec l'obligation de tirer des bords.
Dans tous les cas, ce n'est jamais régulier et, sans pilote, on a à
peine le temps de règler correctement le bateau pour ne pas tenir la
barre que déjà, les conditions changent en force ou en direction.
Il faut recommencer. Le 29, nouveau record de misère : 70 milles sur
24 heures pour 120 milles parcourus. La totale : Dans le nez, puis
variable ou nul, grains. L'enfer. Nous sommes à moins de 200 milles
de Rio mais que c'est laborieux et désagréable! Pour se changer les
idées, on fait du tourisme dans le plus grand champ pétrolier du
Brésil, entre bateaux de travail et plateformes dont les torchères
illuminent la nuit. C'est pas ultra recommandé de naviguer dans
cette zone fréquentée mais il faut bien se changer les idées. En
fin de journée, éclairé par le soleil rasant sous nuages bas et
grains, l'ensemble offre un spectacle apocalytique, saisissant mais
pas dénué d'intérêt.
Je maudis ces conditions invraisemblables et insulte copieusement
ciel et océan cette nuit là. Depuis 10 jours, on se croirait en
méditérranée: alizés SE perdus 500 milles plus au nord que leur
limite normale, pétole ou dans le nez, grains, aucune régularité,
prévisions meteo que je ne prends même plus car toujours abérrantes
par rapport à la réalité. J'ai beau relire le chapitre des routes
de grande croisière qui concerne la nôtre, étudier à nouveau les
pilots charts du mois, les conditions que nous avons ne correspondent
en rien à ce que l'on serait en droit d'ésperer. Alors je me
demande si nous avons été maraboutés où si, comme le constate
empiriquement Jimmy Cornell en préface de son livre, fort d'une
solide experience de 3 tours du monde sur une vingtaine d'année, la
régularité des grands flux utilisés et répertoriés par les
navigateurs depuis des siècles tend à se gripper, à faire place au
chaos. Je me souviens aussi du désarroi de ceux qui patientaient
pour traverser vers les Antilles depuis le Sénégal en début
d'année. L'alizé nord, pourtant bien établi depuis novembre
s'était tout à coup arrêté net pendant presque un mois. Ceux qui
sont partis alors malgré tout ont parfois pris 40 jours pour arriver
de l'autre côté, alors que la plus classique, facile et prévisible
des transats ne prend généralement qu'une quinzaine de jours. Tous
ceux avec qui j'ai pu en discuter n'avaient jamais entendu parler
d'une telle « panne ». Quand il est là, l'alizé peut
s'établir plus ou moins au nord, sa saison durer plus ou moins
longtemps mais autant que je sache, il ne s'arrête jamais pendant un
mois entier en pleine saison, avant de reprendre normalement.
24 jours de mer dont la moitié de merdiques. Insensé! En
tous cas, si besoin était, ma conviction est faite: le beau
mécanisme climatique se déregle à grande vitesse. Quant à
déterminer la part de responsabilité de l'homme, je ne suis pas
apte à en juger mais il serait logique que l'homme, seule espèce au
monde qui exploite, pille, massacre son environnement et ses
semblables pour assouvir une boulimie maladive, y tienne une bonne
part de responsabilité. Olga se porte comme un charme et c'est à
mon tour de passer par un bon brassage d'idées noires. Moins de 200
milles de Rio maintenant, on va bien finir par arriver d'autant que
je peux désormais finir au moteur sans problème.
Vu notre vitesse qui ne dépasse pas 6 noeuds faute de conditions
valables et qui est celle aussi que j'atteins au moteur, je pense
malheureusement arriver à Rio de nuit. Vraiment dommage de ne pas
atterrir dans une des plus belles baies du monde de jour..., Dans la
journée, nous apercevons les premières terres depuis Dakar. Vers le
Cabo Frio, le vent se lève bien et.....au portant. Des conditions
favorables, les premières depuis plus d'une semaine. Je n'ose pas y
croire mais si, c'est là. Ça pousse même fort, jusqu'à près de
30 noeuds. Je devrais réduire un peu mais je laisse tout dessus,
trop content d'en profiter. Dérive relevée, débridé au grand
largue, Galapiat fonce entre 8 et 10 noeuds dans la nuit. Dans ces
conditions, pas possible de l'équilibrer barre amarrée mais
qu'importe. Moi qui n'aime pas trop barrer sauf dans des conditions
vraiment intéressantes, je la reprends avec grand plaisir et m'offre
une belle session de glisse entre 3h et 10h pendant qu'Olga récupère
de sa première partie de nuit. Lorsqu'elle me relève, ce coup de
booster nous a propulsé à moins de 40 milles de notre destination.
Il est 10h GMT, également heure de Dakar et « heure bateau ».
En réalité il est 7h heure locale, amplement le temps d'arriver de
jour. Cool. Et puis ce temps nuageux, gris et frais qui nous
accompagnait depuis quelques jours s'est enfin effacé pour faire
place à un beau soleil. On dirait que l'océan et le ciel ont,
devant notre obstination, enfin décidé d'être sympas.
L'arrivée dans la baie est fantastique. Olga est sur un nuage. Elle
a toujours rêvé de ce pays où elle a d'ailleurs été conçue. Y
arriver par la mer ainsi est un must et une belle récompense de
transat. Quant à moi, mes deux derniers jours de passage à vide
s'effacent immédiatement. Nous sommes le 30 mais je n'ai aucune idée
du jour de la semaine. Vérification faite, on est dimanche. J'ai
choisi de nous poser au Clube Naval Charitas, à Niteroi, en face de
Rio. C'est certainement la meilleure option. Pas chère, sympa et
bien équipée. Rio n'est qu'à une vingtaine de minutes en ferry et
le terminal est à côté. Je suis fier comme un pou de me faire
comprendre et de comprendre mon interlocuteur à la VHF, en brésilien
dans le texte. Nous nous amarrons où indiqué. C'est la première
fois depuis les Canaries et depuis plus de 6 mois que Galapiat touche
un ponton. Toujours à l'ancre depuis. A peine posé le pied à
terre, je retrouve le plaisir que l'on prend à fréquenter les
brésiliens, avenants, souriants et ultra relax. Clube Naval Charitas
est d'un luxe que je n'ai jamais rencontré ailleurs, en tous cas
certainement pas à 7 euros par jour: Grande piscine; douches
luxueuses; wi-fi, électricité et eau gratos; restaurant buffet
super classe, bar, securité 24/24, un badge pour l'accès mais qui
sert aussi pour payer ce qu'on consomme dans son enceinte. Le Club
Med en mieux quoi!! Comme souvent au Brésil, ce Iate club est avant
tout un lieu de socialisation et la grande majorité des membres ne
fait pas de voile. Dimanche donc: le Club est noir de monde, ambiance
ultra détendue. Pour un retour sur la terre après presque un mois,
quelle arrivée royale !!