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Ca y est, le marathon de concerts du plus gros festival espagnol est passé, et comme toujours le bilan est plus que positif. Pour sa dixième édition, le Primavera a battu tous les records en accueillant à guichets fermés sur trois jours près de 100.000 visiteurs dont la moitié internationaux. Plus de 240 performances se sont déroulées à l’impressionnant Parc Del Forum, mais aussi au Parc Joan Miro, à l’Auditorium ou encore dans l’un des nombreux clubs de la capitale catalane. Je n’en aurai vu que 21 (sic), mais c’est largement suffisant pour se faire une idée de la programmation ultra pointue de cette référence festivalière estivale, très axée il faut dire sur le rock à guitares, qu’il soit très actuel ou carrément revival 90’s.
Un premier jour qui commence à l’heure avec les nouveaux venus Floridiens de Surfer Blood. Je vous avais parlé avec force enthousiasme de leur excellent premier album Astral Coast et c’était l’occasion de vérifier l’efficacité de ces morceaux sur scène. Malgré le manque de prestance scénique de ses très jeunes membres, et un son pas forcément au top, le groupe ne s’en sort pas trop mal pour amorcer la machine. Mais ô surprise, c’est véritablement Titus Andronicus du New Jersey qui enflamme en premier la scène programmée par Pitchfork. Ian Graetzer y déploie des montagnes d’énergie et comme sur album il fait revivre avec ses collègues une sorte de rock de bar que l’on croyait perdu, entre rage électrique et effets pop entraînants, avec un brin de voix très Conor Oberst.
Ensuite même si The XX arrive à m’intéresser par moments, l’ensemble sonne beaucoup trop froid et distant pour me retenir très longtemps sur la scène Ray Ban. Par contre, l’un des trop mal connus groupe emblématique des années 90, notamment fondateur du désormais prestigieux label Merge Records, j’ai nommé Superchunk, est une bien belle surprise. De bonnes grosses guitares comme on les aime, des morceaux énergiques, encore une fois ce mix parfait entre rock et pop. Il fallait bien ça pour compenser la semi déception des Canadiens de Broken Social Scene. Kevin Drew et l’improbable Brendan Canning ont beau faire ce qu’il faut, pour moi il manque des morceaux.
Bien-sûr ce que tout le monde attend en ce premier jour, c’est la reformation des papes les plus cools de l’indie rock US, avec sur scène un line-up de légende : Malkmus / Nastanovich / Kannberg / West / Ibold, ne manquait que Bergman de Silver Jews, qui bien que simple invité au sein de Pavement apportait quand même sa touche à l’époque. Et il n’y a pas à tergiverser, avec seulement cinq albums au compteur, Pavement nous a pourtant joué un Best-of jouissif de plus d’1h30. Tout y est passé : "Cut your hair", "Shady lane", "Grave architecture", "Stereo" ou encore ma préférée : "Grounded". Il y a quelque chose de magique à entendre ces arpèges tout au long de ce morceau parfait. Entre nonchalance et réelle complicité, les Californiens ont montré qu’ils étaient là pour autre chose que de l’argent et ça fait plaisir.
Le duo expérimental de Bristol Fuck Buttons endosse le rôle de voiture balai de la journée avec un son indéfinissable mais captivant, qui ne ressemble définitivement à rien, anti easy-listening au possible, mais très loin d’être inintéressant. Gardons des forces pour le lendemain.
"A more perfect union" par Titus Andronicus
"Hyper Enough" par Superchunk
"Grounded" par Pavement
Crédits photos Inma Varandela (The XX) / Dani Canto (Superchunk & Pavement) ©