Synopsis :
Que passe-t-il après avoir dit "Oui" ? La vie est telle que ces dames l’ont toujours rêvée, mais ce ne serait pas Sex and the City si elle ne leur réservait pas quelques surprises… cette fois, sous la forme d’une aventure glamour, baignée de soleil, les entraînant loin de New York dans l’un des endroits les plus luxuriants, exotiques et vivifiants de la planète ; là où les fêtes ne s'arrêtent jamais et où le mystère est omniprésent. C’est une escapade qui arrive à point nommé pour les quatre amies, qui se retrouvent dans – et s’insurgent contre – leurs rôles traditionnels d’épouse et de mère.
Critique :
Bon, admettons-le d’entrée, je ne pense pas être la cible principale la saga Sex and the City au cinéma. D’une part je suis un garçon qui ne regardait pas la série, de deux, la superficialité de la mode et du bling bling m’exaspèrent au plus haut point, et de trois, je n’avais pas du tout aimé le premier film. Ceci étant, il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis, aussi j’ai répondu oui à l’invitation de Warner vendredi dernier pour découvrir les nouvelles aventures de Carrie Bradshow et de ses copines.
Si je partais avec un apriori extrêmement négatif, je dois admettre avoir finalement passé un moment pas si désagréable que ça, malgré une durée franchement longue (2h15) et un sous-propos qui soulève déjà la polémique chez la communauté musulmane et chez certains journaux d’outre Atlantique.
Ceci étant, si le film ne m’a pas nécessairement paru long, lorsque l’on analyse un à un ce qui nous est présenté, force est de reconnaître que nous sommes devant un produit bien méprisable.
Alors, que trouve-t-on dans ce nouveau film ? Et bien c’est assez simple. Les quatre meilleures amies du monde sont mariées (sauf cette nympho de Samantha bien évidemment) et vivent des situations familiales que l’on pourrait considérer comme dorées. Mais pour ces quatre éternelles célibataires, le manque de liberté et de contrôle sur leur vie se fait douloureusement sentir. Par un concours de circonstance des plus improbables, elles vont donc aller passer des vacances de rêve à Abou Dhabi, aux frais de la princesse, dans un hôtel où le nombre d’étoiles n’est pas officiel tant il est important. Bref, du bling bling à ne plus savoir quoi en faire pour ces quatre femmes qui l’étaient déjà beaucoup.
Nous laissons donc derrière nous dès le second tiers du film le décor new yorkais propre à la série pour de nouveaux horizons ensoleillés, en terre musulmane, et évidemment, le choc culturel ne va pas être sans conséquence. Entre la séduction décomplexée de la vulgaire Samantha en plein restaurant, en passant par les femmes musulmanes qui se réfugient pour porter des vêtements de mode Dior, Gucci et autres, les scénaristes du film semblent avoir mis le paquet pour que le film ne passe pas inaperçu. Et c’est le cas ! Les situations s’enchaînent plus qu’elles ne se suivent logiquement pour donner une impression plus « série » que « film ».
Mais ce discours aurait pu être rapidement nauséeux si l’écriture n’avait pas été maligne. Dans notre cas, le film ne donne pas non plus raison au mode de vie des quatre américaines. Bien qu’elles soient les héroïnes du film, elles symbolisent également toute la caricature de la richesse exhibée et des problèmes particulièrement futiles. Une symbolique méprisable trouvant son apothéose dans le final, lorsque, retardées par un problème de passeport, les filles réalisent qu’elles vont peut-être devoir voyager en classe économique. Un problème évidemment catastrophique, qui semble tellement important qu’il faut à mon avis y percevoir une ironie notoire.
A l’origine, Carrie Bradshow était quand même le symbole de la célibataire new yorkaise, celle qui écrivait dans son appartement tout peinard sa vie sans homme. Une fraîcheur aujourd’hui totalement perdue, puisque ce symbole aimé par la gente féminine est aujourd’hui l’archétype le plus méprisable du monde, une femme sandwich pour les plus grandes marques de mode, relativement égoïste (le plaisir de Big ne compte pas vraiment), et malgré tout aux antipodes d’une quelconque forme de liberté féminine. La fin du film, qui aurait pu aller dans le sens provoquant de son déroulé, revient aux vraies traditions américaines, l’amour, le mariage, l’aveu de ses erreurs et la vie de famille.
Alors tout cela pour ça ? Oui, et c’est en ce sens que Sex and the City 2 déçoit. Malgré un humour plus développé et plus "grand public" que dans le premier film, malgré une volonté de choquer tout en restant, à quelques exceptions près, habile, le film se révèle au final, extrêmement conventionnel et bien peu subversif…
Sortie officielle française : 2 juin 2010