Encore un poème russe, d’Anna Akhmatova.
Vous pouvez l’entendre lu en longue originale ici.
Ce poème fut écrit alors qu’elle appris l’arrestation de son fils, pour des raisons fallacieuses, libéré grâce à l’intervention de Boulgakov.
VERDICT
Et la parole de pierre tomba
Sur mon sein encore vivant.
Ce n’est rien, j’étais prête. De toute façon, je m’y ferai.
Aujourd’hui, j’ai beaucoup à faire :
Il faut que je tue ma mémoire jusqu’au bout,
Il faut que mon âme devienne comme de la pierre,
Il faut que je réapprenne à vivre.
Sinon…
Le bruissement chaud de l’été
Est comme une fête derrière ma fenêtre.
Depuis longtemps je pressentais
Cette journée ensoleillée et cette maison déserte.
(1939)
Portrait d’Anna Akhmatova par le peintre Nathan Altman en 1914.