Deux entreprises distinctes sont en train de développer des projets similaires en utilisant la technologie de l’énergie solaire à concentration sous la forme de ce qu’on appelle "îles solaires". La première entreprise, Nolaris, est une start-up du Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique CSEM. Elle a été fondée en 2007 et est basée à Neuchâtel en Suisse. L’autre, GreenFix Energy, basée en Californie, vient de rendre public son projet fin Avril dernier.
Installées si possible dans une région à ensoleillement garanti pour maximiser la production d’énergie, ces îles artificielles sous forme de plateformes flottantes développées par Nolaris/CSEM sont équipées d’un système de rotation qui permet de suivre les mouvements du soleil. Les miroirs reflétant le soleil sur des tubes contenant de l’eau permettent de générer de la vapeur à haute température (250ºC pour une pression de 60 bars) qui est acheminée sur la terre ferme pour la production d’électricité. Ce système permettrait également de produire de l’eau douce par désalinisation ou de l’hydrogène par un système d’électrolyse. La vidéo suivante explique brièvement le concept.
Un prototype de 80 mètres de diamètre a été construit sur la terre ferme dans le désert de Ras Al Khaimah (Emirats Arabes Unis), fournissant une puissance moyenne de 0.2 mW. La même compagnie projette d’ailleurs d’adapter ce prototype à plus petite échelle en vue d’alimenter un immeuble en eau chaude par exemple. A terme, Nolaris espère commercialiser des îles solaires de 5 km² déplaçables à volonté en fonction de la demande d’énergie.
GreenFix Energy combine cette technologie de l’énergie solaire à concentration aux technologies issues de l’Energie Thermique des Mers (ETM). Traditionnellement, L’ETM exploite la différence de température entre les eaux profondes et la surface des océans, constamment réchauffée par le soleil. Capturant également la chaleur dégagée par les capteurs solaires sous forme de vapeur d’eau, des îles géantes de 1 à 3 km² (baptisées OASIIS) seraient capables de produire de l’électricité (minimum de 250 mW selon le constructeur), de l’eau douce (pour l’agriculture ?) et de l’hydrogène en quantité industrielles.
Même si ces projets ambitieux en sont toujours au stade du financement ou du prototype, ils témoignent néanmoins de l’effervescence qui règne actuellement dans le domaine de la recherche et du développement de systèmes de production d’énergie renouvelable non polluante. La capacité des deux systèmes à produire de l’eau douce en utilisant l’énergie solaire est également encourageante.