MULHOUSE, 31 mai 2010 (AFP) - Les salariés de l'usine chimique Clariant de Huningue (Haut-Rhin) ont bloqué lundi matin plusieurs axes de circulation à la frontière
franco-suisse pour sensibiliser la population à la fermeture programmée de leur site de 260 personnes, a-t-on appris de source syndicale.
Les manifestants ont organisé des barrages filtrants à six postes-frontières (cinq vers la Suisse et un vers l'Allemagne) et à la principale entrée/sortie d'autoroute française vers la Suisse, a
indiqué l'intersyndicale CGT/CFDT du site.
Ils ont récolté 3.400 signatures d'automobilistes pour leur pétition contre la fermeture de l'entreprise, a précisé la section CGT.
L'action a réuni 90 salariés de l'usine, selon la préfecture du Haut-Rhin. Elle a causé de très importants ralentissements à partir de 05H00 jusqu'à 08H45, heure à laquelle la circulation est
revenue à la normale, a-t-on précisé de même source.
Elle sera reconduite cet après-midi à partir de 15h00 dans le sens inverse, a-t-on appris auprès de l'intersyndicale et de la préfecture.
Le personnel a également déclenché lundi matin une grève de 24 heures reconductible, selon les syndicats.
Par ces actions, les salariés entendent "faire pression" sur leur direction alors que démarre ce lundi à Huningue le dernier round des négociations sur les mesures accompagnant la fermeture
prévue l'année prochaine, a rappelé la CGT.
L'intersyndicale demande des garanties de "maintien de l'emploi" grâce aux reclassements et des indemnités de départ "acceptables", dont le montant doit être discuté à partir de lundi.
Le groupe chimique suisse Clariant avait annoncé en novembre la fermeture en 2011 de cette usine de colorants qui produit notamment des pigments pour l'automobile et le bâtiment, invoquant la
baisse des ventes liée à la crise de ces deux secteurs.