J - 18 : à 18 jours du lancement de son Mouvement, l'ancien Premier Ministre montre sur la Matinale de Canal + l'ambition qu'il s'est assignée : définir une société de l'espoir pour tous.
La crise financière est là. Elle envahit tout. Rien ne lui échappe.
Cette crise est née dès février 2007. Ceux qui s'alarment actuellement ont déjà … plus de 3 ans de retard.
C'est en février 2007 que les défauts de paiements sur les crédits hypothécaires se sont multipliés et ont provoqué les premières déstabilisations d'établissements bancaires Américains tout particulièrement.
En juin 2007, la banque Bear Stearns a annoncé la faillite de deux fonds spéculatifs. En juillet 2007, la banque Allemande IKB a été mise en difficulté.
En septembre 2007, la Northern Bank en Grande-Bretagne a été confrontée à des retraits de panique.
Par conséquent, ce n'est pas actuellement la naissance de la crise mais une nouvelle étape d'aggravation de la crise.
Seconde interrogation actuelle, des pays vont-ils passer à travers la crise ? La réponse souvent donnée est oui. Il est à craindre que, là aussi, la réalité soit différente.
La communauté financière a un comportement moutonnier structurant.
Il vaut mieux "avoir tort avec tout le monde que prendre le risque d'avoir raison contre tout le monde". Ce raisonnement peut surprendre, c'est pourtant la seule explication pratique permettant de mieux comprendre certaines aberrations de bulles qui emportent périodiquement toute la communauté financière.
Ce raisonnement est la protection des opérateurs qui peuvent ainsi se retrancher derrière la "faute commise par tous" pour échapper à des reproches spécifiques.
Dans l'actuelle crise, il est certain que tous les pays qui se sont éloignés des fondamentaux de gestion de leurs finances publiques seront confrontés à de sévères remises en question.
Troisième fausse idée reçue, cette crise serait à l'économie internationale ce que fut par exemple l'éclatement de la "bulle Internet" au début des années 2000.
Là encore, cette appréciation ne résiste pas à l'examen des faits.
Ce qui est en jeu actuellement, c'est la confiance même dans les relations internationales. Ce n'est donc pas un segment comme les autres.
La visibilité sur le risque global réel est faible. Cette absence de visibilité va considérablement peser sur le mécanisme global du crédit.
Par conséquent, la réalité matérielle actuelle des faits consiste à reconnaître que :
- nous sommes à une nouvelle étape d'une crise déjà ancienne,
- une étape importante mais non définitive,
- dans un schéma d'ensemble probablement imprévisible.
Les marchés financiers ont pris conscience que les finances publiques sont désormais trop éloignées de fondamentaux. Les dettes ne préparent pas l'avenir mais perpétuent le passé en entretenant un présent qui n'engage pas les modernisations nécessaires.
C'est cette réalité que la récession et ses chutes de recettes ont mis en évidence de façon accélérée. Dans ce contexte, le poids des dettes publiques dépasse les normes acceptables.
Bien plus dangereusement encore, la communauté financière a pris conscience que les Etats n'avaient pas mis à profit les périodes de croissance pour se désendetter. En conséquence, le doute sur la volonté concrète voire même la capacité est ouvert.
C'est dans ce contexte très particulier que Dominique de Villepin va effectuer son discours fondateur le 19 juin.
L'objectif parait clair : comment concilier l'espoir et la crise ? Ou du moins comment réconcilier la notion même d'espoir avec les contraintes d'un temps de crise ?