L'imagination de Didier Van Cauwelaert n'a pas de bride.
Ce n'est pas un scoop.
Mais elle a aussi une vision.
Et là, cela devient diantrement intéressant.
Campons l'argument de son dernier roman: Marc Hessler, photographe célèbre, très cher et grand séducteur se tue dans un accident de voiture lors même qu'il vient d'annoncer à ses meilleurs amis qu'il va se marier. Yun, sa fiancée débarque le lendemain, de Shangai. Faut-il la préserver ou lui asséner d'emblée la vérité?
Et c'est à partir de cette tragédie initiale que Didier Van Cauwelaert va bâtir son roman, cristallisant autour de la personne énigmatique et sublime de Yun, les états d'âmes de chacun des protagonistes, Bany, Marlène, Lucas et Jean-Claude et expurgeant leur amitié de la dépendance financière qu'elle avait instaurée vis-à-vis de Marc.
Un roman qui offre, à nouveau, la possibilité d'une lecture plurielle : Yun, sorte de poupée à la plastique incroyable, serait-elle la sauvegarde d'une amitié qui s'englue dans la dépendance financière? Serait-elle, par une sorte de vase (urne funéraire) communiquant, sinon une réincarnation Marc, la porte-parole de ses dernlères volontés?
L'imagination féconde de l'auteur stimulerait-elle celle de ses lecteurs?
Apolline Elter
Les témoins de la mariée, Didier Van Cauwelaert, roman, Albin Michel, mai 2010,255 pp, 19 €
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