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Lèvres pêches de Cui Zi'en

Par Sylvie

CHINE

Lèvres pêche

Editions Gallimard, Bleu de Chine, 2010

Premier roman chinois parlant crûment de l'homosexualité, ce livre a bien été censuré en Chine. L'auteur, cinéaste, a été limogé de son poste de professeur à l'Institut cinématographique de Pékin.

Ce roman est intéressant à plus d'un titre. C'est un récit choral qui mêle les voix d'un père en prison qui a châtré son fils après avoir appris qu'il était homosexuel, celle du fils, celle de l'ex-compagnon de son fils qui devient le voisin de cellule de son père et enfin, un homosexuel en fin de vie qu'a accompagné le père castrateur.

Mélange de voix donc et aussi de styles, qui va de la poésie la plus pure à la crudité la plus salace. On assiste à des scènes très lyriques célébrant le mariage de l'homme et de la nature (qui fait d'ailleurs penser davantage à de la littérature japonaise, dans la lignée d'un Mishima ou d'un Kawabata). Puis vient le cri d'un révolté, aux bans de la société, qui hurle sa différence et sa haine de la bienséance.

Forme et contenu interessants mais je n'ai malheureusement pas eu de réel coup de coeur ; tout reste finalement assez artificiels malgré de beaux moments ; même si l;'on ne peut pas dire que ce texte se réduit à un texte militant.


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