Les détails de la réforme des retraites ne seront annoncés que le 20 juin prochain. Mais nous savons déjà que nous aurons droit tout à la fois à l’augmentation de l’âge légal au delà de 60 ans, à l’allongement de la durée de cotisation et à la baisse des pensions. Les plus riches quant à eux seront à peine égratignés.
Nous en savons suffisamment pour comprendre que l’épreuve de force est engagée. Ou, plutôt, qu’elle est engagée du côté du Medef, du gouvernement et de l’UMP. Malheureusement, en face, les salarié-es, les chômeurs et chômeuses, les retraité-es et les jeunes sont loin d’être en ordre de bataille.
Une journée de grève réussie mais insuffisante
La journée de grève et de manifestation du 27 mai a été réussie, la grève suivie et les manifestations plus nombreuses que pour le 1er mai. Mais sur cette journée ont pesé les doutes sur la possibilité de faire reculer le gouvernement et les interrogations sur les suites. Pèsent aussi plus que des questions sur la volonté des directions des grandes organisations syndicales d’organiser véritablement la résistance à la hauteur de la guerre sociale engagée non seulement en France mais à l’échelle de l’Europe contre les retraites, les salaires et les droits sociaux.
Construire la mobilisation générale
Dans toutes les villes, départements, régions, se construisent des collectifs unitaires sur la base de l’appel, initié par la fondation Copernic et Attac, des chercheurs et des responsables politiques et syndicaux. Ce sont des centaines de militantes et militants d’origines diverses, syndicales, associatives, politiques qui se mettent à agir ensemble, à distribuer des tracts, coller des affiches, discuter, convaincre, organiser des débats, des meetings, à militer contre la destruction du droit à la retraite. Ce réseau s’étend et prend de l’ampleur.
Patronat et gouvernement veulent nous imposer une société qu’on peut résumer en trois slogans : “ travailler plus pour gagner moins ”, “ malheur aux pauvres, aux plus âgé-es, aux plus usé-es ”, “ jeunes, abandonnez tout espoir ”. Ce qui est à l’ordre du jour, c’est la construction d’une mobilisation générale qui prenne le contre-pied de leur modèle de société.
Ce travail de mobilisation à la base peut changer le rapport de force, réchauffer le climat dans les entreprises, dans les quartiers, dans la jeunesse et convaincre qu’on peut se battre et gagner. Il faut aussi que cette résistance se voie, s’entende, et se mesure dans la rue et sur les lieux de travail. Loin de sauter de journées en journées - une nouvelle journée de mobilisation est annoncée par les organisations syndicales le 24 juin - c’est un puissant mouvement de grèves et de manifestations qui doit être construit pour faire reculer ce gouvernement. Une démonstration de force dans une énorme manifestation nationale serait aussi un pas dans ce sens.