José Mourinho… Un nom qui déchaîne les passions bien au-delà du football, bien au-delà du sport. Car le coach portugais a réussi l’exploit de s’imposer comme une star médiatique à part entière, une marque, au même titre que Zidane, Ronaldinho, Messi ou Cristiano Ronaldo. Le succès de l’Inter en finale de la Ligue des Champions n’est ainsi pas celui du club milanais ou de Milito ou Eto’o mais le sien : c’est lui qui a concentré l’attention des journalistes, lui qui a accaparé les louanges.
Car en moins de 10 ans, Mourinho s’est imposé comme le meilleur entraîneur de la planète, se forgeant un palmarès éloquent : 2 C1, 1 C3, des titres de champions d’Italie, d’Angleterre et du Portugal, des coupes nationales en pagaille. Mais au-delà des titres, Mourinho fascine surtout par une personnalité et une communication uniques. Analyse.
1/ Un polémiste né
Compétiteur dans l’âme, « Mou » aime provoquer. Mieux il ne vit que pour le défi qu’il soit sportif ou médiatique. C’est dans cette optique qu’il faut comprendre ses déclarations sur l’Italie et le Calcio (qu’il n’aime pas), sur Wenger (qu’il traite de voyeur) ou sur lui-même lorsqu’il se dit être vraiment spécial (The Special One).
2/ Un aimant à critiques
Sa ligne de conduite est claire : concentrer le feu médiatique sur sa personne pour préserver son groupe, ses joueurs, pour qui il se dit « prêt à mourir ». Si de nombreux entraîneurs s’érigent aussi en bouclier (lire domenech), Mourinho pousse cette stratégie à son paroxysme. Une des raisons sans doute de l’immense respect que lui portent ses joueurs.
3/ Un meneur d’hommes
Obliger un attaquant aussi racé qu’Eto’o à jouer latéral voire arrière droit/gauche ? Ordonner à un technicien aussi subtil que Sneijder de défendre comme un mort de faim ? Qui d’autre que le génial Mourinho aurait pu le faire ? Là réside la qualité première de Mourinho : façonner son équipe et ses joueurs à son image, à sa volonté. Fin psychologue, communicant hors pair, Mou arrive grâce à sa force de persuasion à entrer dans le cerveau de ses joueurs, à les faire adhérer à ses idées. Et les rares qui ne s’y plieraient pas sont mis au ban du groupe : l’ingérable Ibrahimovic est transféré, Balotelli placardisé. Pour le bien du groupe.4/ Un discours adapté à l’auditoire
- Lorsqu’il dirigeait Chelsea, Mourinho répétait à l’envie que l’Angleterre était l’endroit rêvé pour entraîner.
- En Italie, malgré ses diatribes contre l’Italie et le foot italien en général, il réussit à se faire aimer des supporters intéristes, affirmant sa volonté de redorer le blason du grand Inter sur la scène européenne.
- Et aujourd’hui, lors de sa présentation à la presse espagnole, Mourinho a surpris son monde en refusant une intronisation galactique et en la jouant modeste. Lui le plus grand entraîneur du monde, lui le Special One, s’est montré presque humble. Pas de déclaration tapageuse, pas de polémique. Juste du respect pour le club Merengue: « Tout entraîneur qui n’a pas coaché cette équipe a un manque dans son CV » a-t-il dit. Car Mourinho sait que le Real est plus grand que tout et que lui-même. Et qu’il est confronté au plus grand défi de sa carrière : refaire gagner la Maison Blanche en Espagne mais surtout sur la scène européenne.
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