Australie, 2009
Catégorie: Film de danse
Réalisation: Bruce Bresford
Chorégraphie: Graeme Murphy & Janet Vernon
Avec: Chi Cao, Bruce Greenwood, Amanda Schull, Madeleine Eastoe, Camilla Vergotis, Kyle MacLachlan, Chengwu Guo, Wen Bin Huang.
Adapté de la biographie éponyme de Li Cunxin. L’épopée de ce jeune danseur chinois, qui après avoir intégré la Benjin Dance Academy à 11, a poursuivi sa carrière aux Etats Unis au sein du Ballet de Huston au début des années 80 grâce à une bourse d’échange. On y voit sa formation, ses coups d’éclats scéniques, ses rencontres, ses démêlés avec l’immigration et le scandale que son passage à l’Ouest a provoqué au sein du consulat Chinois de Huston.
Si Mao’s Last Dancer n’est pas un grand film, il possède trois atouts non négligeables. Tout d’abord son scénario, adapté de l’autobiographie éponyme de Li Cunxin, se montre plus consistant qu’à l’habitude se rapprochant ainsi plus d’un Billy Elliot, avec un fond de contexte social. Autre élément qui découle de ce premier et qui le différencie des films de danse actuellement à la mode, il se focalise sur la danse classique pure. Ici pas de ballerines qui essaye de faire du hip-hop, mais bien un danseur principale de ballet à la technique irréprochable. Et c’est la que ce situe le troisième atout du film australien, la qualité de la danse présentée. Issues principalement du répertoire classique, les chorégraphies que danse Li sont remarquables et exécutées avec brio par une poignée de danseurs de renoms. Pour une fois on vibre avec le public du Miller Theatre de Huston, on est réellement émerveillé face à la perfection de la danse de Li.
A côté de ceci on peu regretter parfois un jeu un peu limite de la part de Chi Cao qui est meilleur danseur qu’acteur, ainsi que d’Amanda Schull qui est un poil ennuyeuse. Mais ce ne sont que des détails dans un film au final plutôt bien dosé et qui nous en met plein la vue avec ses séquences dansées.
Note:
La danse dans le film
On peut dénombrer 7 représentations dans le film ainsi que bon nombre de scènes de répétition et de formation.
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● Recrutement des élèves pour la Beijing Dance Academy
Pas une audition de danse, mais une série d’exercices de gymnastique et de souplesse pour recruter les enfants avec les meilleures aptitudes physiques pour la danse.
Un recrutement qui raisonnera un peu plus loin dans le film lors que Ben Stevenson en visite en China dira qu’il considère les élèves formés à la Beijing Dance Academy plus comme des athlètes que des danseurs.
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● Formation à la Beijing Dance Academy
Cette formation de sept ans occupe le premier tiers du film et suit Li pendant toute son adolescence à l’Académie. Le film étant monté en flashback jusqu’au moment pivot où Li arrive à Huston, les scènes d’apprentissages se succèdent entrecoupés de moments de la vie de Li en Chine et au Texas.
On le voit à 11 ans apprendre les bases de la danse classique et la souplesse. Puis un peu plus âgé être initié au pas de deux et se lier d’amitié avec un de ses professeurs qui deviendra son mentor et lui fera réellement aimer la danse classique. Pour nous mener jusqu’à ses 18 ans et sa rencontre avec le Huston Ballet.
Des scènes qui se montrent fort intéressantes avec un petit aspect documentaire à la clé et très agréable à regarder, surtout celle sur l’apprentissage du pas de deux.
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● Les deux représentations devant Madame Mao
Deux représentations qui interviennent au cours de la formation de Li, l’Académie faisant partie de la politique culturelle de Madame Mao. Dans le récit la première représentation est jugée pas assez patriotique par Madame Mao qui demande qu’elle soit révisée avec un fond de propagande.
Je trouve assez intéressant ici que la première séquence soit filmée presque exclusivement de loin, comme si on était détaché du sujet, avec une chorégraphie très basique et des costumes aux couleurs insipides. Le tout diamétralement opposé à la deuxième représentation qui se veut révolutionnaire avec une technique classique plus moderne, des costumes plus évocateurs et tape à l’œil et quelques jolis gros plans.
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● Première rencontre avec le ballet de Huston
Cette rencontre se fait donc en Chine et se compose de deux parties. La première est une sorte de cours au cours duquel Ben Stevenson apprend à connaître les danseurs de l’Académie. C’est à la suite de cette première moitié qu’il parlera d’athlète plus que de danseurs, sauf pour Li.
La deuxième partie nous montre Li apprendre un pas deux avec Mary, la danseuse principale du Huston Ballet, puis le danser sur la scène du théâtre de l’Académie.
J’aime beaucoup ce pas de deux, j’aime son écriture et sa légèreté, et j’ai un peu regretté qu’il soit régulièrement entrecoupé d’images des danseurs chinois et américain visitant la grande muraille.
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● Rencontre avec Liz
Une petite scène sympathique qui ne comporte pas beaucoup de danse (ou pas du tout en fait car Amanda Schull ne fait ici qu’il piquet arabesque à la barre) mais qui m’a faite sourire en tant que fan de Center Stage. Dans ce dernier on reproche toujours à Jodie de ne pas avoir un assez fort coup de pied et d’avoir un mauvais en dehors, et c’est exactement ce que Li va lui dire lorsqu’il la rencontre, qu’elle doit travailler sur l’extension de son pied et son en dehors. Je ne sais pas si c’est un clin d’œil, une simple coïncidence ou le fait que ce soit un problème technique chez l’actrice, mais ça me plait ce genre de détails.
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● Les représentations avec le Huston Ballet
Don Quixote
Il s’agit de la toute première représentation de Li pour le Huston Ballet. Alors qu’il n’était qu’élève, il se retrouve propulsé danseur principal à la suite de la blessure du premier danseur de la compagnie. Il interprète ici des extraits de la version de Marius Petipa.
J’aime beaucoup cette version de Don Quixote et je la trouve ici parfaitement interprétée par Chi Cao.
Le Lac des cygnes
On nous montre deux extraits du Lac avec dans le rôle du cygne deux danseuses différentes. Tout d’abord la suite en blanc avec Lori puis le pas de deux du cygne noir avec Mary.
J’ai été un peu déçue par ces deux prestations filmées de trop loin à mon goût, et un peu trop radicale dans leur façon de montrer d’un côté un moment joyeux dans la carrière de Li puis sa rupture avec Liz.
Solo
Un solo à l’inspiration asiatique sur une sonate pour piano de Mozart. J’ai beaucoup aimé l’écriture et la présence scénique de Chi Cao à ce moment là.
Le Sacre du printemps
C’est toujours particulier les versions du Sacre du printemps, toujours très moderne, quelque que soit l’époque. Je ne suis pas très fan de cette version, surtout de son début. La suite permet de montrer une bien belle technique ceci dit, et rien que pour ça, ça vaut le détour.
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● Dans le village de Li
Lorsqu’il rentre enfin en Chine avec sa femme Mary pour visiter sa famille, tous les deux se livrent à un pas de deux improvisé devant les fermiers médusés. Une scène très jolie qui reste assez simple au final.
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● En plus…
Outre toutes ces représentations et la formation de Li, on a droit ici et là à quelques instants de cours et répétitions dans les studios du Huston Ballet.
Egalement à deux reprises dans le film, Li sort en boite avec ses amis danseurs et nous avons ainsi droit à quelques instants de dandinage disco.
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Si vous voulez en savoir plus sur le film je vous invite à visiter la chaine YouTube qui lui est consacré avec des extraits et interviews.
Prochaine étape, le livre!
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