Cette semaine, votre NouvelleStarologue préférée vous réserve une jolie surprise : une interview de François Raoult, candidat breton de la Nouvelle Star 2010. Rencontre avec un chanteur-conteur qui allie humour, humilité et mélancolie... La classe, quoi !
Serial Zappeur : Comment as-tu réagi à l'accueil qui t'a été réservé en Bretagne ?
François : J'étais très étonné. On n'imagine pas l'impact qu'on peut avoir, surtout qu'on a encore rien prouvé. On essaie de prouver quelque chose chaque semaine, mais on n'a encore rien prouvé. Le soutien des gens et de ma région me touchent beaucoup. Je suis fier de mes racines et j'étais d'autant plus touché de ce soutien.
SZ : L'ambiance au sein du groupe a l'air particulièrement bonne cette année. Est-ce que le départ de Benjamin a changé quelque chose à cette cohésion ?
François : Pas du tout. On s'entend effectivement très très bien depuis le début. Quand on était à 15, c'était déjà super. On essaie de se retrouver ensemble le plus souvent possible, diner, regarder des DVD, etc. même si parfois on est un peu seul quand certains sont en répétition... Le départ de Benjamin a créé un vide mais c'est la même chose quand quelqu'un part. On a du mal à s'en remettre mais le jeudi, on doit prendre les tonalités, pour le prochain prime, et ça passe. Maintenant, nous sommes 4, ça nous a rapproché d'autant plus. Mais quand quelqu'un part, ça nous ramène à notre condition de candidat.
SZ : Est-ce que l'expérience X-Factor t'a servi pour Nouvelle Star ?
François : Quand je suis arrivé dans X Factor, je ne savais pas trop, je venais de démissionner, j'ai vu l'annonce TV et je me suis inscris. Pour Nouvelle Star, j'ai hésité, mais des personnes ont réussi à me motiver. Julie Zenatti, notamment, qui m'a poussé en me disant que j'avais plus le profil pour Nouvelle Star. J'y suis allé à reculons, j'ai même failli être éliminé dés les premiers tours, parce que je manquais de confiance en moi.
SZ : Justement, Marco Prince t'a soutenu dés le début et au fur et à mesure, tu as rallié les autres membres du jury. Comment tu vis ce soutien ? N'as-tu pas peur d'être trop soutenu par le jury ?
François : Je me remets en question chaque semaine. A travers chacune de mes prestations, je me découvre artistiquement. Je veux savoir ce que je peux faire et me découvrir. Pour moi, le soutien du jury n'est jamais sûr car je mets en danger. L'objectif avant tout, c'est de convaincre le public et me découvrir moi, chaque semaine, sur chaque prime. L'essentiel c'est d'avoir le soutien du public, de leur prouver qu'ils ont raison de croire en moi.
SZ : Est-ce que tu as ressenti cette évolution dans le coeur du public à ton égard ? Penses-tu être LA révélation comme dit le jury... ?
François : Au début, j'avais presque l'impression d'être "illégitime". Lors du premier prime, je regardais autour de moi quels étaient les 5 candidats contre lesquels je pourrais me qualifier et j'avais vraiment du mal à trouver. Au fur et à mesure, j'ai arrêté de me comparer aux autres et j'ai appris à prendre confiance en moi. Après "Un homme pressé" et "Machistador", j'ai eu beaucoup de demandes de contacts sur Facebook, d'amis qui me disaient que les gens me soutenaient. J'essaie de continuer pour garder la confiance de ces gens-là.
Chaque semaine, je vis le prime comme si c'était mon dernier. A chaque fois, c'est une réelle surprise d'entendre mon nom. Je prends énormément de plaisir sur scène, mais à ce stade, tout le monde mérite de rester.
SZ : Justement, si tu devais aller en finale, avec qui voudrais-tu partager ce dernier prime ?
François : C'est une question difficile. Je ne suis pas langue de bois. Avec Ramon, on est amis depuis le début, on est dans la même chambre. On aimerait bien faire un duo ensemble, on n'en a pas encore eu l'occasion mais quand on chante ensemble, hors émission, les gens trouvent ça bien. Ce serait la finale de l'amitié.
Avec Lussi, on va refaire un duo cette semaine. Une finale avec elle, ce serait chouette aussi. On a tous les deux des histoires à raconter, et puis elle est tellement professionnelle, ce serait génial de partager un show de 2 heures avec elle.
Luce, c'est ma petite chouchoute, elle est à part. On a tous les deux un petit côté Bisounours. On va partager un duo cette semaine et j'en suis super content. De toute façon, peu importe qui gagne, tout le monde le mérite.
SZ : Tu es donc très proche de Ramon. Comment a-t-il vécu les propos qui ont été tenus sur lui suite à l'élimination de Benjamin ?
François : Pour Ramon, ça a été très difficile. Je lui ai dit de ne pas se trouver illégitime. J'ai trouvé que les propos qui ont été tenus après la sortie de Benjamin étaient un manque de respect pour Ramon, de la part de gens qui sont partie prenante de l'émission. Mais après notre retour aux sources, chez nous, Ramon a retrouvé une énergie incroyable, il prend le prochain prime comme un combat, un peu comme moi après le prime où j'étais en ballotage.
SZ : Que vas-tu interpréter lors du prochain prime ?
François : Un morceau très rock et un autre en français, une histoire à raconter, qui résume assez bien mon parcours. J'ai insisté pour pouvoir chanter une chanson en français. Pour moi, raconter une histoire c'est très important. Le poids des mots est très important dans un morceau. La chanson en anglais sera dans l'air du temps, sur l'urgence, les limites, etc.
SZ : Tu as un univers à la fois pop-rock et très mélancolique. Si tu fais un album, dans quel univers voudrais-tu qu'il se place ?
François : J'ai en effet un tempérament très nostalgique et mélancoliques. J'aime le hip-hop, pas le rap commercial qu'on entend à la radio mais plutôt Abd Al Malik, les premiers NTM, etc. et surtout Oxmo Puccino. Il a amené le rap dans une dimension populaire. Ce qui me touche dans le rap ce sont les mots, raconter une histoire. Mes textes sont assez implicites, on ne découvre le sens qu'à la fin. J'essaie de faire en sorte que les gens se retrouvent dans mes chansons.
Concernant l'album, j'aimerais faire un album de contes. J'ai envie d'être un conteur. Il est hors de question pour moi de faire des chansons "single" où le refrain se répète 12 fois.
SZ : Avec qui aimerais-tu collaborer ?
François : J'adorerais collaborer avec Miossec (NDLR : un brestois), Benjamin Biolay qui fait des mélodies magnifiques. J'aimerais aussi travailler avec Oxmo Puccino pour les textes. Dans un album, j'aimerais rassembler toutes mes influences, y compris la musique électronique avec des samples de DJ en titres cachés, etc. J'ai envie d'être surpris à chaque fois.