La Journée mondiale sans tabac a lieu tous les 31 mai depuis 1987 et est axée autour des dangers du tabac pour la santé. Le tabagisme provoque aujourd’hui la mort d’un adulte sur dix sur la planète et est la deuxième cause de décès au niveau mondial.Selon l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de fumeurs atteindra 1,6 milliard de personnes au cours des 25 prochaines années. Il y a dans le monde près d’un milliard de fumeurs et 250 millions de fumeuses.
Les femmes ont accru leur consommation
Chez les hommes, la consommation de tabac a diminué. Chez les femmes, elle a en revanche augmenté.
Le résultat ne s’est pas fait attendre puisque la mortalité par cancer du poumon a été divisée par deux en 10 ans chez les hommes de 40 ans alors qu’elle était multipliée par quatre en 15 ans chez les femmes du même âge.
Chez les hommes, la consommation a commencé à décroître en 1980, et chez les femmes en 1991. Notons que la mortalité par cancer du poumon a atteint un maximum en 1993 chez les hommes et a nettement baissé depuis, diminuant de moitié en dix ans entre 35 et 44 ans.
Pour les femmes, la mortalité augmente depuis 1980 et s’est accélérée ces dernières années selon une étude. Elle a ainsi été multipliée par quatre entre 1984 et 1999.
La mortalité par cancer du poumon chez les femmes de 35 à 54 ans en 2000-2007 « est proche de la mortalité chez les hommes de même âge observée durant les années 1950″ note l’étude.
Selon cette étude, « on peut prévoir que l’épidémie va continuer chez les femmes au fur et à mesure que vieilliront les générations qui ont beaucoup fumé ». Et on peut s’attendre à un ralentissement de la diminution de la mortalité chez les hommes, les ventes de cigarettes étant restées constantes de 2004 à 2009.
Tabagisme au féminin : le cancer mais aussi la bronchite chronique
La bronchite chronique obstructive (BPCO) est sous-diagnostiquée chez les femmes, pourtant plus sensibles à l’exposition au tabac, a souligné la pneumologue Anne Prud’homme. Les estimations de l’Organisation mondiale de la santé indique que cette maladie pourrait passer de la 6e cause de mortalité dans le monde en 1990 à la 3e cause en 2020.
Les caractéristiques de cette maladie :
Les femmes toussent plus, mais crachent moins. Elles ont une moins bonne performance à l’effort et une qualité de vie plus altérée que les hommes. Surtout, « à tabagisme égal, la femme perdra plus de souffle année après année », avec une diminution de la fonction respiratoire de l’ordre de 30 ml par an, contre 9 ml chez l’homme, a indiqué la pneumologue.
Fumer accélère le vieillissement de la peau
En effet, le tabac diminue l’arrivée du sang et de l’oxygène vers la peau. C’est alors que la peau devient terne, perd de son éclat, mais aussi de sa souplesse, les rides apparaissent plus tôt et sont plus profondes. Les ongles et les cheveux deviennent cassants. Quant aux dents, elles jaunissent chez les fumeuses. Leurs gencives sont fragilisées et le risque de déchaussement augmente.
Il y a aussi une incompatibilité entre le tabac et la pilule
L’association tabac-pilule augmente les risques cardio-vasculaires, car elle favorise la formation de caillots, abîme la paroi des vaisseaux et les rétrécit.
Quels sont les accidents les plus fréquents dus à l’association tabac-pilule ?
Il y a l’infarctus, la phlébite (formation d’un caillot dans une veine du mollet ou de la cuisse, qui aboutira aux poumons, provoquant une embolie), l’embolie pulmonaire et la thrombose cérébrale avec ses conséquences de paralysie.
Chez les fumeuses, la fertilité diminue
Le tabac peut entraîner un déséquilibre hormonal qui provoque des cycles perturbés et plus irréguliers ainsi que des règles plus douloureuses. L’âge de la ménopause est avancé de 2 à 3 ans chez les fumeuses.
Pour les femmes qui portent la vie et qui fument, les problèmes sont fréquents : saignements, anémies, fausses couches spontanées ou accouchements prématurés. A la naissance, les bébés sont plus petits et plus fragiles. Le risque de mort subite chez le nourrisson augmente sensiblement dans un environnement fumeur.
Les femmes des pays pauvres… des cibles préférées
Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’industrie du tabac est un « virus mutant » qui séduit les femmes des pays en développement. A ce jour, sur plus d’un milliard de fumeurs dans le monde, 200 millions sont des femmes. Et dans certains pays, les filles sont à peu près aussi nombreuses que les garçons à fumer des cigarettes, selon l’Organisation mondiale de la santé.
Si des mesures ne sont prises, la consommation de tabac pourrait tuer plus de 8 millions de personnes d’ici 2030, dont 2,5 millions de femmes, selon l’OMS, qui estime qu’environ les trois quarts de ces décès de femmes surviendraient dans des pays à faibles revenus.
La Convention de l’OMS de 2005 vise à interdire de publicité et de sponsoring l’industrie du tabac, milite en faveur d’une taxation de ses produits et une interdiction de fumer dans les lieux publics, afin de réduire la consommation de cigarettes accusée d’augmenter les maladies cardio-vasculaires et les cancers. Seulement 5 % de la population mondiale vit dans des pays où la loi interdit de fumer dans les lieux publics, selon l’OMS.