La droite rue contre Martine Aubry. La première secrétaire a eu le malheur de comparer le comportement de Nicolas Sarkozy (dans sa critique de François Mitterrand) à Bernard Madoff mais sous une forme humoristique. Quand elle a entendu le président de la République donner des leçons de gestion des fonds publics alors qu'il a creusé les déficits et doublé la dette de l'Etat pour la porter à 1600 milliards d'euros, Martine Aubry s'est amusée à noter : « c'est comme si on demandait à Bernard Madoff de nous donner des cours de comptabilité. »
Frédéric Lefebvre, le porte parole de l'UMP, considère qu'il s'agit d'une injure, c'est aussi l'avis de Jean-Pierre Raffarin. Et toute la droite chante la même chanson ce matin évoquant même les mots de «guerre civile». Excusez du peu. Je ne suis pas du tout d'accord avec la droite. Martine Aubry parle au nom d'un parti qui aspire à gouverner. Elle ne peut pas demeurer insensible aux attaques et aux critiques. Elle choisit les mots et le ton qui lui conviennent. On est en plein dans le combat politique et Nicolas Sarkozy ne peut pas s'attendre à être épargné puisqu'il a décidé (c'est nouveau) de distiller son venin dans les petits comités, ces assemblées d'élus chargées de répercuter les messages présidentiels. Qui se sent morveux qu'il se mouche.
Si la droite fait feu de tout bois, la gauche socialiste, par extraordinaire, a décidé de répliquer dans l'unité et le rassemblement. On a même entendu Ségolène Royal, devenue raisonnable, soutenir Martine Aubry et suggérer qu'elle pourrait s'effacer derrière DSK ou la première secrétaire lors de la future présidentielle. Autrement dit, le PS n'est pas disposé à partir en campagne présidentielle dans le désordre et la chienlit. C'est toujours bon à prendre.