L'esclavage n'est pas "naturel", ni entièrement soluble dans l'économique, dans l'idée d'exploitation ou dans un système de production donné :
- l'esclave est "toujours un Autre ou quelqu'un transformé en un autre, et exclu d'une dimension fondamentale dans la vie du groupe de ses maîtres." (p. 15) "Lorsque l'esclave vient d'au-delà des limites du groupe, il est souvent capturé et/ou acheté." (p. 16).
- il est "la "propriété" de son maître."
- il "peut voir son humanité être remise en cause, et être comparé à une chose ou à un animal." (p. 17)
- enfin il est toujours "utile" à son maître.
Après avoir tenté de définir ce qu'était l'esclavage, ce collectif d'historiens en décline les temps forts dans l'histoire, mettant d'abord l'accent sur le fait que le "bon sauvage" aussi fut souvent esclavagiste, puis en observant ses flux et reflus, ses permanences et mutations dans l'Histoire et à travers le monde entier, pour enfin s'attarder sur ses formes contemporaines :
- esclavage par dette et trafic d'enfants (Afrique noire, Inde, Indonésie),
- exploitation de main d'oeuvre (Afrique, Amérique latine, Moyen-Orient),
- esclavage sexuel (Asie du sud-est),
- servitude de domestiques séquestrés par des "maîtres" et privés de papiers, souvent d'origine étrangère dans les pays occidentaux (Europe, Amérique latine, Asie, Afrique).
S'ensuit un dictionnaire proposant plus de deux-cent entrées, géographiques, historiques, thématiques. On constatera ainsi, par exemple, qu'aucun continent ne fut épargné, et qu'aucune religion n'a remis en cause l'esclavage, même le bouddhisme, et même si parfois certaines auront tenté d'en adoucir les conditions.
Edifiant !
Dictionnaire des esclavages / sous la dir. d’Olivier Pétré-Grenouilleau. – Larousse, 2010. – 575 p.. - (A présent).. – ISBN 978-2-03-583785-1 : 28 €.