82 % des français estiment que la France doit, à l’instar d’autres pays européens, réduire ses dépenses selon un sondage BVA pour Canal +. A l’heure où François Fillon, relayé par les différents ministres, sensibilise les Français sur la nécessité de réduire les déficits, ce chiffre peut être perçu comme un encouragement pour le gouvernement. D’autant que la part des « très convaincus » est dominante. En effet, 43% des français sont « tout à fait » favorables à la réduction des dépenses. Cette détermination à réduire les dépenses transcende les préférences partisanes. Si 95 % des sympathisants de droite se prononcent en faveur d’une réduction des dépenses, 71% des sympathisants de gauche sont aussi favorables à ces mesures.
Bref, les Français ne sont pas imperméables aux effets de la crise sur les comptes publics et semblent adopter une posture responsable.
Mais, seront-ils prêts à en assumer les conséquences ? Alors que les pays européens, et notamment l’Espagne, ont annoncé une baisse de 5% des salaires dans la fonction publique, nos concitoyens oscillent entre pragmatisme dans le contexte de crise, et frustration face à un pouvoir d’achat qui stagne. Ainsi, dans le même sondage, 66% des Français estiment que la France mène actuellement une politique de rigueur. C’est là où le bât blesse. Si la rhétorique prépare déjà les esprits à une réduction drastique des dépenses dans les années à venir, le budget 2010 est dans les faits un plan de relance et « de soutien à la reprise », avec le maintien de mesures telles que l’exonération de charges pour les TPE ou le prêt à taux zéro. Les Français se plaignent déjà. Ils n’ont encore rien vu.