Demain, devrait sortir le nouveau single d'Arcade Fire, événement religieusement attendu par toute une communauté de rockeurs qui, comme moi, est tombé sous le charme du combo montréalais. On peut dire que le groupe a su, depuis 2004, date de parution de ce premier disque, chef d'oeuvre rock incontestable des années 2000, gravir un à un les échelons du succès. J'ai eu pour ma part la chance de les découvrir en concert, dès leur première venue en France, au Nouveau Casino, à Paris. J'en garde encore aujourd'hui un souvenir inoubliable. C'est la première fois que je voyais sur scène un groupe dégageant une telle énergie communicative, frappant sur tout ce qui bouge, capable de telles envolées lyriques à vous faire hérisser les poils des bras (pour la barbe, c'est plus dur, et puis, à l'époque, je n'étais pas encore barbu). Désormais, Arcade Fire n'est pas loin de remplir les stades et leur succès va grandissant, c'est dire avec quelle circonspection et angoisse leur troisième album est donc attendu comme le messie. Forcément, avec la reconnaissance, les détracteurs sont apparus plus nombreux. Ceux qui n'ont jamais compris l'engouement critique puis populaire autour du groupe. Ceux qui n'apprécient pas le couple Wim Butler / Régine Chassaigne, qu'on dit un peu imbus de leur personne, se prenant trop au sérieux. Chacun a sans doute ses raisons, mais pour eux, la musique n'est pas quelque chose que l'on prend à la légère. Chaque disque doit apporter quelque chose de plus, de différent du précédent. Chaque concert doit être vécu comme un moment unique, devant laisser à chacun un souvenir impérissable. Arcade Fire a décidé de bâtir une véritable oeuvre, de marquer profondément son époque. Cette démarche a évidemment de quoi en agacer certains, taxant facilement le groupe de mégalomanie. Pour ma part, ils ne m'ont toujours pas déçu, après deux albums en tout point remarquables, et surtout donc, ce premier (même s'il y a eu auparavant un premier maxi plus dispensable), dont l'influence s'avère chaque jour de plus en plus considérable. Même si Arcade Fire n'ont sans doute rien inventé, ils ont popularisé un genre - le rock lyrique et héroïque - et engendré un nombre toujours croissant de suiveurs plus ou moins inspirés. "Funeral", comme son nom l'indique, est une tuerie et dès le premier titre, tout est dit. "Neighborhood #1" est la quintessence du son du groupe, formidable montée en puissance où les instruments et la voix se répondent de plus en plus violemment pour finir dans une orgie renversante. La suite du disque est à l'avenant, c'est-à-dire parfaite. Clip de "Neighborhood #1 (Tunnels)" : Clip de "Rebellions (Lies)" :