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Copie conforme

Publié le 31 mai 2010 par Lorraine De Chezlo
COPIE CONFORMEd'Abbas Kiarostami
Drame - 1h45
Sortie salles France - 19 mai 2010
avec Juliette Binoche, William Shimell, ...
Prix d'interprétation féminine - Festival Cannes 2010
Elle est pressée. Son fils la tanne de s'en aller car il a une faim de loup et porte peu d'intérêt à la conférence que donne l'auteur autour de la sortie de son livre Copie conforme, un essai sur le thème de l'original et la copie dans l'art... Elle s'arrange pour retrouver plus tard cet auteur et lui faire dédicacer les ouvrages qu'elle a achetés. Et puis elle lui propose une balade toscane. Le temps de bavarder, de faire connaissance, de disserter sur la valeur des originaux et des copies dans l'Art, sur l'Amour et le couple. Et c'est tout à coup que leur comportement et leur dialogue deviennent ceux d'un couple de quinze ans qui traverse une crise.
On peut dire que c'est un film européen : il est tourné en Italie, raconte une journée (ou deux) de la vie d'une Française et d'un Anglais et on y parle trois langues, notamment dans la bouche de la belle Juliette Binoche.On peut dire aussi que c'est un film difficile qui démarre sans convaincre : la première séquence est longuissime, on se trouve à écouter cette conférence ennuyeuse qu'on n'a pas choisie. Alors on trépigne, comme le fiston. Et peu de temps après, on reste sceptique quant au jeu de ce dernier dans la scène de café de la ville de Florence. Après tout ça, enfin, on va prendre l'air, on s'échappe, on suit nos deux personnages... jusqu'à la scène totalement déroutante où, tout à coup, ils se mettent à jouer aux époux, suite à la méprise de la tenancière. Et ce petit jeu continue, devient grave même, car les incompréhensions qui les opposent rendent tristes et cette femme en mal d'affection et cet homme qui ne veut pas être limité dans sa liberté.

COPIE CONFORMECOPIE CONFORME

A l'issue du film, deux possibilités : ou bien on se dit "j'ai rien capté" ou bien on tente de recoller les morceaux, de connecter ses neurones pour tenter de comprendre ce qu'Abbas Kiarostami a bien voulu nous dire, ou plûtot nous montrer. Et là, plusieurs possibilités :
- le couple fait connaissance et très vite joue le jeu, copie un vieux couple ;
- le couple se revoit, ce fût réellement un couple il y a 15 ans, le jeune garçon est le fils de l'auteur mais la mère n'a jamais souhaité lui révéler l'identité du père absent ;
- l'homme n'est pas l'auteur de l'essai, mais la copie de l'auteur, le commanditaire d'un nègre. Cela pourrait expliquer pourquoi il ne maîtrise pas totalement son sujet (la joconde montrée au musée par Juliette Binoche qu'il ne connaît pas) ;
- avant la scène du bar du village, il y a un saut de plusieurs années qui nous projette dans l'après rencontre.

A nous donc de choisir, de déterminer le vrai du faux, ou plutôt de porter notre regard sur ce jeu d'acteurs quand le réalisateur ne nous précise pas ce qui est la copie et ce qui est l'original de l'histoire.

Un film très déroutant, pendant lequel on essaie de se raccrocher - en vain car la caméra ne s'y attarde jamais - à la beauté des paysages et des pierres de Toscane, et qui, finalement, nous touche par les dialogues qui parlent du couple et de l'universel décalage entre les hommes et les femmes. Une balade déroutante sur l'Amour à tous ses stades : rencontre, séduction, mariage, conflit, absence, vieillesse...
L'avis de Boustoune - Angle[s] de vueL'avis de Rob Gordon - RG a toujours raison

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