Un début, peut-être un peu trop agité, autour de la fin du petit dauphin, fils du roi, pour dire l’égalité de tous devant la Mort, le riche comme le pauvre, le maître comme le serviteur, l’enfant comme l’adulte. Égalité ? voire… Et puis la vie, le spectacle, continuent.
Thibault Longuet a choisi des textes d’Alphonse Daudet, de Guy de Maupassant, Gabrielle Wittkop (qui m’était inconnue) et des chansons (Vian, Brel, Brassens). Difficile de dire qu’il incarne la littérature macabre, coiffé de son haut-de-forme, car difficile de dire incarner quand il s’agit de décomposition, de corps en déchéance. Et pourtant, le ton de notre hôte d’un soir rappelle certaines visites chez Lautréamont, bien sûr encore Georges Bataille, une certaine ironie. La Mort qui nous dégoûte, ou la Vie, c’est selon où le regard se porte… La Mort en séductrice, notre promise à tous, que certains veulent devancer… Et la dernière lettre d’un suicidé, qui voudrait retrouver son enfance, ses amours, l’existence.
Voilà où nous entraîne Thibault Longuet. De belles lumières modifient les espaces, les espoirs, les esprits. Le décor, bien sûr, un cercueil. Et soufflons la bougie.
Au Théâtre Pandora (Paris 11e), jusque fin juin, tous les vendredis à 21 h.