… le foot à l’école
Nous avons vécu le système de l’après midi libre, dans un contexte allemand, où la majorité des méres de famille, surtout dans les petites villes et villes moyennes, ne sont pas salariées … grosse différence avec la France.
En Allemagne, elles sont là pour récupérer les enfants, et il n’ ya pas sport tous les jours. Les enfants allaient en classe 5 ou 6 jours par semaine, avec des vacances beaucoup moins longues qu’en France.
Les enseignants sont beaucoup plus payés qu’en France et les classes aussi nombreuses. L’intérieur des établissements est “nickel-chrôme” et entretenu.
Les premiers ont peu de disponibilité les après-midi, les seconds font du sport, certes (voire les résultats des allemands dans les compétitions sportives) mais aussi beaucoup d’activités culturelles y compris les cours de religion (pas de tabou!).
C’est un truisme de dire que des jeunes allemands ayant suivi la filière apprentissage peuvent tout à fait rejoindre le système universitaire (sans grandes écoles) et accéder aux plus hautes fonctions dans l’entreprise.
A cette époque, bien que cela allait en diminuant, la population qui accédait aux collèges , puis aux lycées était homogène et baignait dans une atmosphère culturelle adaptée à l’enseignement dispensé dans ces établissements.
Alors que les différences de niveaux culturels s’accéléraient, avec l’arrivée de populations étrangères (le dipositif de rapprochement familial) , les pédagogues ont voulu donner un enseignement conçu pour des privilégiés à des masses hétérogènes de jeunes … dont certains ne possédaient pas les rudiments de la langue française. Comment enseigner Phèdre ou Britannicus, le Cid à quelqu’un qui n’a pas nos racines culturelles. Le Cid est inenseignable en banlieue car les Espagnols défont les Maures.
Je ne suis pas politiquement correct, mais je crois qu’il faut abandonner le système du collège unique : ce qui se fait sous nos yeux, puisque nous avons des collèges à deux ou trois vitesses, et des lycées à au moins deux vitesses.
Il faut abolument faire émerger des nouveaux collèges et des nouvelles écoles primaires ou des divisions dans ceux et celles qui existent, en différenciant les enseignements en fonction des besoins de l’élève.
Il faut arrêter la pédagogie où l’élève doit prendre le goût d’apprendre puis découvrir…Il faut absolument que nos jeunes savent parler et écrire en français!
Ensuite, il faut les écouter, les observer et détecter leurs talents, leurs capacités pour trouver ensuite l’enseignement qui leur permettra de choisir une voie où ils auront une formation professionnelle et un diplôme. Je suis assez d’accord avec l’analyse de Luc Ferry sur ce problème.
Je reviens au foot l’après-midi. Je pense que ces jeunes, quand ils vont sortir du foot ou de tout autre sport vont rentrer chez eux … où la mère sera encore au travail ou occupée par la fratrie … et ils descendront comme les grands frères dans les couloirs ou viendront “tenir les murs” de l’immeuble.
De plus, je suis étonné de voire que nombre de ces jeunes caressent l’espoir de devenir des Zidane (mon épouse donne des cours de soutien scolaire à quelques uns de ces jeunes!)
Ne pensez vous pas qu’ils seraient mieux à l’école, au collège , au lycée?
Bien entendu les enseignants ne l’entendent pas de cette oreille. Ils nient l’échec scolaire du système français : que diriez vous de Renault ou Peugeot ou d’Air France si le taux de rebut ou de retard des vols était équivalent au taux record de sorties du système scolaire sans diplôme?
Ils veulent s’accrocher à une pseudo égalité en voulant maintenir le collège unique … et mettent leurs enfants dans les écoles privées des centres ville.
Ils veulent poursuivre dans des méthodes pédagogiques où on pense que ce n’est pas difficile d’apprendre, qu’il ne faut pas travailler pour “que ça rentre”!
La grande illusion de l’ordinateur qui veut combiner le ludique et le pédagogique accélère encore la difféence entre les familles où chacun a son ordinateur et les familles qui en ont un pour tous … ou n’en ont pas.
Il faut revenir au système où l’enseignant est celui qui transmet le savoir et l’élève celui qui le reçoit.
Je suis effaré aussi par le nombre d’options proposées aux élèves avec les nouvelles tendances: le russe et le chinois. Avons nous besoin de proposer dans de nombreux lycées des enseignements de ces langues alors que leurs élèves ne savent pas rédiger une dissertation de quatre pages sans être truffée de nombreuses fautes, contre-sens ou barbarismes.
Leur réduction drastique dégagerait des moyens pour les cours de soutien.
Je ne suis pas pédagogue, alors je voudrais que l’on m’explique comment acquérir des langues étrangères et penser dans une autre langue, quand on a reçu si peu d’enseignement grammatical dans le cursus d’études primaires et au collège, dans sa langue d’origine pour transposer sa pensée dans une autre langue.
Enfin, certains me font “rigoler” quand je les lis sur la mixicité sociale des quartiers. Dans l’un des blogs du Monde, consacré à cette iniative, le Danemark, qui a voulu innover dans ce domaine, constate amèrement son immense échec dans ce domaine : les quartiers où l’on installe volontairement la mixicité sociale, se vident des classes moyennes qui fuient ces quartiers par suite de la chute de niveau du système éducatif, entraînant une chute économique, par disparition des commerces traditionnels, puis une chute de l’immobilier et, à la fin, à un retour des ghettos …
Voici quelques réflexions d’un “vieux c.” sans doute “fascisant “sans le savoir, attristé, “rétrograde”, “adepte du système capitaliste qui va à sa faillite” … et non convaincu que le foot soit la solution à l’échec scolaire d’une partie croissante des jeunes vivant en France. Il n’ y a que 23 joueurs sélectionnés pour l’Afrique du Sud.
fanfandor
[l’auteur de la note répondait à des commentaires parus sur la note ” Education en péril “]
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