Le testament politique de Balthazar
La politique est réservée aux moins scrupuleux.
Elle concerne le moyen le plus pouilleux
D’exercer une activité intellectuelle.
Elle constitue le domaine immortel
Des beaux parleurs,
Et des imposteurs.
Elle regorge d’arrivistes,
De fanatiques, de sophistes :
« Donnez-moi le pouvoir,
Vous allez voir.
Faites-moi confiance.
Avec moi, tout va s’arranger ! »
Ils vont s’arroger
Avec fureur, arrogance
Et outrecuidance
L’autorité
Qu’ils n’ont pas mérité.
Le dernier mot appartient,
A tous les coups,
A celui qui crie le plus « Au loup ! ».
C’est ainsi qu’elle s’obtient
Cette apparente puissance.
Mais attention
A la vengeance
Pensée par Platon :
« Le châtiment de ceux qui refusent de
S’occuper des affaires publiques est que
Ces affaires tombent dans les mains de
Moins vertueux qu’eux. »