Alors que l’Argentine vient de fêter, le 25 mai, le bicentenaire de son indépendance, son économie semble retrouver des couleurs. Au premier trimestre 2010, son produit intérieur brut a progressé de 6,4 %. Une embellie qui permet à la situation politique du pays de se stabiliser. Il y a deux ans, le pays était paralysé par des blocages réalisés par les agriculteurs suite à l’augmentation de la taxe sur les exportations agricoles. Néanmoins, les maux structurels perdurent.
Article publié pour la première fois le 28/05/2008
En Argentine, le conflit entre gouvernement et agriculteurs à la suite de l’augmentation de la taxe sur les exportations agricoles semble relancé. Affaiblis par plus d’un mois grève, les agriculteurs avaient stoppé le mouvement. Mais les négociations étant depuis au point mort, ils ont décidé de reprendre le mouvement. Dimanche, ils étaient quelque 200 000 personnes (300 000 selon les manifestants) à Rosario pour protester de nouveau contre la hausse des taxes agricoles.
Une mesure anti-économique
Une réunion prévue ce lundi a été annulée par le gouvernement. "J'attendais autre chose du "campo" (la campagne argentine), j'attendais un sens des responsabilités de la part de ses dirigeants. Leur position empêche tout dialogue. Je ne sais pas quand nous allons nous réunir à nouveau. C'est très difficile", a déclaré à une radio argentine, Alberto Fernandez, chef de cabinet. De leur côté, les agriculteurs argentins estiment que le gouvernement bloque toute avancée dans les négociations.
Les discussions avaient à nouveau échoué jeudi dernier. Les deux camps se sont mutuellement accusés d'être responsables de cet échec intervenu au lendemain d'une trêve décidée par le « campo » qui observe une grève des exportations de grains (céréales et soja) depuis le 8 mai.
Des négociations au point mort
Une première grève en mars avait provoqué d'importants problèmes de ravitaillement dans les villes et le blocage de dizaines de routes. Les agriculteurs estiment que le système de « taxe mobile » est inadmissible. Ils dénoncent une mesure anti-économique et une volonté d'extorsion de la part du gouvernement, sans souci de la rentabilité pour le producteur.
Selon les dernières rumeurs, le gouvernement va tenter de diviser le mouvement en modifiant certaines taxes. En attendant, les blocages des routes ont repris dans tous les pays et les producteurs arrêtent de vendre leurs grains.
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