En pleine quinzaine de Roland Garros (quel ennui ce tennis actuel, sans imagination, personnalité ni génie - où sont donc passés les Mac Enroe, Connors et autres Gerulaitis des années 70/80 ?), je me suis fixé la gageure de proposer à l'un de mes meilleurs amis un tour de France viticole. Mission : offrir, autour d'un repas classiquement articulé en cinq temps (apéritif, hors d'oeuvre, plat, fromages et dessert), des vins provenant tous de régions viticoles françaises différentes. Un match en 5 sets, épuisant !!!
Au menu.
* Amuse-bouche divers.
* Oeufs brouillés aux asperges vertes et leurs pointes croquantes.
* Rôti de boeuf, grattin de courgettes et pommes grenailles.
* Plateau de pâtes persillées.
* Tiramisu aux fruits rouges.
Les vins servis (à l'aveugle) pour l'occasion.
Roussette de Savoie, Altesse Marestel 2006, domaine Dupasquier (ouvert une heure avant service) : à l'ouverture, un nez très fruits exotiques et pamplemousse avec, déjà, une belle sensation de légère sucrosité miellée. Au moment du service, nez exotique, miellé et sur des agrumes roses (pamplemousse).La bouche oscille entre acidité citronnée légère et minéralité crayeuse, le tout étant soutenu par quelques sucres résiduels. Bel équilibre général en bouche. Finale assez corsée et légèrement épicée, très persistante. TRES BIEN.
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Graves, château Chantegrive, cuvée Caroline 2004 (ouvert une heure avant service) : un nez citronné et sur le buis. En bouche, la sensation de boisé est encore présente, un peu (trop sur la vanille). Une impression de "faux gras" en bouche. Finale salivante et légèrement saline. BIEN.
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Nuits Saint Georges, Premier Cru les Saint Georges 1992, domaine Chicotot (ouvert trois heures avant service, carafé au moment du service) : à l'ouverture, un nez très feuilles fanées, un peu foxé, sur un équilibre de demi-corps sans molesse. Au moment du service, senteurs tertiaires très nettes (champignons, feuilles mortes, fleurs fanées, ...) associées à un beau fruit confit (pruneau, cassis). En bouche, le vin impose par son côté soyeux, fruité (cassis) et fondu. Belle acidité de structure. Finale réglissée enveloppante. Un EXCELLENT vin, alliant rusticité, fruité et fraîcheur.
Côte Rôtie 2004, J.P. et J.L. Jamet (carafé quatre heures) : à l'ouverture avant carafage, un nez assez puissant, très animal et viandé, derrière lequel on perçoit déjà des impressions de floralité et de fruits murs. Après aération, changement complet de registre. Un nez maintenant sur les fruits noirs, très intense, confit et rappelant la myrtille. Une bouche corsée et épicée sur un très beau fruit, évoquant également un belle floralité salivante (violette). Très grande longueur en bouche. EXCELLENT +.
Gewurztraminer, Sélection de Grains Nobles 2005, domaine Paul Ginglinger (ouvert au moment du service) : Un nez très intense, sur la rose, le litchi et le coing. Une impression de sucre candy. En bouche, le vin est très charpenté, sur une belle liqueur épicée. Finale légèrement acidulée, traduisant certainement la (trop grande) jeunesse de cette bouteille. TRES BIEN.
Muscat de Beaumes de Venise, cuvée Hommage non millésimée, domaine des Bernardins (carafé au moment du service) : Le vin offre une belle compléxité entre le fruité explosif de 'appellation (sensation de rose muscatée) et la puissance semi-oxadative des Porto tawny (pruneaux et léger rancio). La sucrosité est équilibrée par une belle acidité. TRES BIEN.
Une excellente soirée d'amitié et de partage où les vins se sont présentés sous les meilleurs auspices.
Bruno