éd. Pocket
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Claude Couderc, journaliste et écrivain, a publié il y a près de quinze ans un ouvrage intitulé Les enfants de la violence. Les enfants ont grandi et avec eux ce phénomène qui fait sa superbe dans les médias : la violence, cette star qui séduit maintenant toute une jeunesse sans cadre. Les repères indéniablement s'enlisent, se perdent comme en témoignent les différents portraits de ces acteurs et victimes de leur propre violence. « Ils manquent de mot pour dire leurs maux » C'est-dire combien règne le vide dans cette jeunesse pourtant gavée de toutes les consommations du plaisir. Voilà quelques uns de ces virus qui n'ont pas encore de vaccin : absence de modèle positif, dépendance aux drogues, à l'alcool, projection de film pornographique, pratique de jeux vidéos violents. Les perversions de la société ne font pas des anges...
On lira donc ces trajectoires comme celles d'innocents devenus à l'âge des métamorphoses des démons effrayants à l'instar de cette Julie habitée par une maladive violence à l'égard de sa pauvre mère divorcée. Plus grave encore ce trio de jeunes terreurs qui vont agresser sexuellement des filles dans l'enceinte du collège ou encore frapper leur enseignant. Racket, insulte, auto-mutilation, humiliation, anorexie, viol, la violence adolescente se niche dans ces rapports dangereux et marginaux avec le langage, l'argent, le sexe ou plus globalement le corps. « 10 à 20 % des adolescents ont recours à des conduites à risque pour exprimer leur souffrance » exprime la pédopsychiatre Sylvie Angel dans la postface de l'ouvrage. Ces histoires véridiques de jeunes êtres déracinés font froid dans le dos. Nécessairement elles nous incitent à une réflexion sur toutes ces formes exacerbées de transgression de la norme sociale. Les solutions ne sont pas aisées parce qu'elles sont individuelles. Pour éviter l'accident on sait le rôle salvateur de la prévention. Cet ouvrage, en ce sens, y participe par l'éclairage poignant de ces récits de vie.