Trente nouvelles, vraiment très courtes, trente tranches de vies que l’on n’oublie pas.
Ploucville ou une certaine démonstration de la fatalité ;
Mammoplastie ou la preuve que trois opérations de la poitrine peuvent ne pas suffire ;
Avantages/inconvénients ou le prix à payer pour une monomanie ;
Tout pour lui plaire ou les efforts désespérés d’un fils pour exister dans le regard de son père ;
Sans voile ou le besoin absolu de liberté d’une femme iranienne arrivée en France ; etc.
Les titres à eux seuls sont une invitation : « Coquillettes jambon », « Vigile, « Rock’n’roll suicide », « Son père tout craché », « After eight », « Accro », « Rien qu’un père », « Baby face », « Mon côté pygmalion », « Eros positif », « Boudin », « Mort à la poésie », « Tandis que vous », « Le silence du Louvre », « La trêve des confiseurs », « Géométrie », « Narcisse », « Stock-options », « Neptunia », « Le goût des filles », « Appelle-moi », « Mécanisme compensatoire », « SBAM » [Sourire. Bonjour. Au revoir. Merci], « Temps de paix/temps de guerre », « Vernissage », et enfin « Tes nouvelles ».
L’ensemble forme un patchwork aussi varié que coloré. Chaque morceau vaut le coup d’œil, et la globalité est encore plus géniale. Les histoires, à l’image de la couverture du recueil, oscillent en permanence entre le noir et le rose vif - le lecteur, lui, entre rire et larmes. On y trouve l’amour, les gens, la vie. Les faiblesses, les mensonges, les défauts, les désillusions.
J’ai assisté il y a quelques jours à une lecture de quatre textes par l’auteur, accompagnée du comédien Philippe Escande. Moment délicieux. Le format de ces nouvelles se prête idéalement à cet exercice.
Pour résumer, ce recueil, révélé par le Prix Technikart 2009 (prix de manuscrits) est incroyable. Un diamant, composé d’autant de joyaux qu’il y a de textes. Des phrases qu’on a envie de noter quelque part, de relire, des phrases qu’on aurait voulu écrire tant elles sonnent juste, tant elles sont vraies. Un besoin impérieux de reposer le recueil après le dernier mot de chaque nouvelle pour laisser son esprit s’envoler, et un besoin encore plus fort de partir à la découverte du texte suivante. Le talent de Carole Fives est immense et, dans la presse comme sur la blogosphère, il fait l’unanimité.
Carole répondra aux questions de sophielit demain.