Cette
rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus
par Poezibao. Il ne s’agit pas de
fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel
aux informations fournies par les éditeurs.
°Jean Claude Mathieu, Écrire, inscrire,
José Corti
°Jean-Luc Steinmetz, Les Poètes de l’île
verte, La Passe du Vent
°Jacques Darras, A ciel ouvert, La
Passe du Vent
°François Lallier, La Voix antérieure, II,
La lettre volée
°Revue Europe, n° 973, Philippe Lacoue
Labarthe
°Louis Chevaillier, Icare en transe,
Gallimard
°Wadih Saadeh, Le Texte de l’absence,
Sindbad
°Emmanuel Merle, Pierres de folie, La
Passe du vent
°Eric Sarner, Éblouissements de Chet
Baker, La Passe du Vent
°Fiona Sze-Lorrain, Water The moon, Marick
Press
°Un inconnu dans la rue, Entre ici et
ailleurs, Edilivre
et aussi
°Écrivains fin-de-siècle, édition de
Marie Claire Bancquart, Folio Classique
°Guy de Maupassant, Garçon, un bock,
Le Castor Astral
°Revue La Passe, n° 10
°Ficelle, n° 96 (Jacqueline Persini
Panorias)
°Passe-passe, hors série jeunesse de La Passe
Notices détaillées de chacun de ces livres en cliquant sur
« lire la suite de…. »
•Jean-Claude Mathieu
Écrire, inscrire
Images d’inscriptions, mirages d’écriture
coll. Les Essais, José Corti, 2010
640 p - 29 € - sur le site
de l’éditeur
« L’objet de ce livre est l’écriture, telle qu’elle se réfléchit au miroir
des inscriptions. Une ligne somnambule avance, un écrivain essaie d’éclaircir
son geste obscur et, à défaut de savoir ce que sont les traces qu’il laisse, il
entrevoit parfois ce à quoi elles ressemblent : des traits dans le sable, des
tatouages sur la peau, des lettres sur une tombe, sur l’écorce des arbres, des
graffiti aux murs, des signes d’écume, des nœuds d’air. Nées de gestes de
l’enfant, compliqués et ritualisés par l’adulte, les inscriptions ont semblé
des révélateurs de l’écriture, qu’elle s’appuie sur leur exaltation ou
grandisse sur leurs ruines, que l’écrivain les déchiffre ou rêve d’en graver.
Quand le texte de l’inscription s’élève à l’impersonnel, que résonne à travers un
discours subjectif la voix de Personne, c’est le désir de tous et de chacun,
les jeux de l’enfant, l’inconnu de l’origine, l’angoisse de la mort
qui s’exposent. Restituée et resituée dans un livre, elle creuse ce qui était
resté énigmatique, dans l’enfance, le désir ou le deuil. Si l’écrivain
entrevoit ses fantasmes, choisit un modèle imaginaire, gravures dans la pierre
ou traces dans le sable, l’inscription se révèle alors comme une microécriture
où se condensent les enjeux du macrocosme de son œuvre. » (Site de l’éditeur)
•Jean-Luc Steinmetz
Les Poètes de l’île verte, anthologie
coll. Poésie, La Passe du Vent, 2010
10 €
« Certains poètes disparaissent sans laisser de traces. Souvent, leur
talent incomplet en est la cause. Parfois la rareté des œuvres ou la venue
précoce de la mort. Parmi des papiers que récemment je remettais en ordre, j’ai
trouvé plusieurs dossiers où j’avais remisé, presque par acquit de conscience,
des écrits d’amis de mes seize ans » (Jean-Luc Steinmetz, dos du livre).
Liste des poètes : Antoine de Terle, Stéphane Legendre, Jean-Jacques
Sigault, Paul Fabrega, Philippe Vanderhave, Lucien Calmels, Marc Paoletti et
Michel Pellat.
•Jacques Darras
A ciel ouvert
Entretiens avec Yvon le Men
La Passe du Vent, 2010
12 €
Parler la poésie c'est quelquefois garder le silence. Se taire. Yvon qui
s'ouvre aux autres si spontanément dans la vie courante, aime à se taire dans
ses poèmes. Je fais l'inverse, parlant peu dans le jour, m exprimant sur des
hectomètres de phrases ou de vers dans les tomes de La Maye. La plage où
viennent se fracasser les paroles sur le sable silencieux est notre lieu de
rencontre. Nous nous écoutons. Nous pratiquons l'écoute de l'autre sans perdre
de vue le fil de nos propres discours. J'aime que le nordique skaut, cette
corde qui oriente la voile, ait donné «écoute» en français. En langue anglaise,
filer l'écoute, la corde c'est «to spin a yarn», dérouler une histoire. Notre
amitié, me semble-t-il, réussit cette manœuvre maritime avec beaucoup de naturel,
d'expertise. Car la poésie est une parole du large, du haut, du loin, a
distance de la parole médiane ou des médias.
Comme la marée il se peut qu'elle s'éloigne momentanément du rivage où les
plagistes de tout bord, disques ou écrans, se livrent à leurs jeux de sable
favoris. Il n'empêche. Dressez l'oreille ! Écoutez la rumeur du fond qui
s'amplifie au fond de la Baie picarde ou des multiples anses bretonnes ! C'est
du fond de l'existence que nous viennent les injonctions les plus tumultueuses,
les plus fascinantes. Aussi bien écoutez-nous, dans les pages qui suivent,
marcher sur nos rives maritimes tout à côté de vous, nous expliquant l'un à
l'autre comment chacun capte et restitue, avec l'oreille et la bouche, cette
musique qui nous vient du profond de la création».
(Extrait de la préface de Jacques Darras, dos du livre)
•François Lallier
La Voix antérieure, II
Jouve, Jourdan, Michaux, Frénaud, Munier
coll. Essais, La Lettre Volée, 2010
17 €
Ce second volume d'une exploration de la poésie au titre de "la voix
antérieure" - notion dégagée dans un premier livre, d'une lecture nouvelle
de certains textes de Baudelaire - s'intéresse à des écrivains plus proches de
notre temps (et dont l'auteur a été, pour presque tous, le contemporain, et
l'ami). Dans une époque marquée, à la suite de Mallarmé et de Rimbaud, par une
radicalisation autant de la liberté du poète que des enjeux de la poésie, il
cherche que cette "voix antérieure" est devenue. Reliée à une
"expérience" par un "dire" qui se réalise comme modalité de
la présence, cette voix, une seconde fois invoquée, est-elle bien la
même ?
François Lallier poursuit depuis plusieurs années, parallèlement à sn œuvre de
poète, un travail critique de lecture des grands textes poétiques. Un premier
volume, publié en 2007 à La Lettre Volée sous le titre La Vie Antérieure, a été
consacré aux origines de la poésie française contemporaine.
•revue Europe, n° 973, mai 2010
Philippe Lacoue-Labarthe, Écrivains de
Corée du Sud
18,50 €
"Qu'il s'agisse de philosophie, de littérature, de politique ou de
théâtre, l'œuvre de Philippe Lacoue-Labarthe (1940-2007) retient l'attention
par sa remarquable qualité intellectuelle, sa rigueur, sa sobriété : tout y est
appelé par l'exigence la plus haute, la plus sévère aussi. Le philosophe,
disait-il, est celui qui ne cesse de "s'étonner devant ce qui est, ou même
qu'il y a ce qui est, que c'est ainsi et pas autrement. Le philosophe est celui
pour lequel rien ne va de soi..."
Sommaire :
"La pensée comme elle va", par Ginette Michaud
Philippe Lacoue-Labarthe à Strasbourg,
par Jean-Luc Nancy
L'indélicatesse d'un interminable fondu
au noir, par Avital Ronell
Note des éditeurs, par Anristide
Bianchi et Leonid Kharlamov
Noli me frangere, par Philippe Lacoue-Labarthe
et Jean-Luc Nancy
Entretien sur Hölderlin, par Philippe
Lacoue-Labarthe
Tradition et vérité, à partir de la
philosophie, par Philippe Lacoue-Labarthe
Katharsis et Mathèsis, par Philippe
Lacoue-Labarthe
Philippe Lacoue-Labarthe et le théâtre,
par Michel Deutsch
L'extime du drame, par Marita Tatari
La diction (Voix, prose, vérité,
mélodie), par Jean-Christophe Bailly
Pour l'amour de la musique, par
Danielle Cohen-Levinas
L'explication interminable, par Marc
Crépon
Le Sujet du semblant, par René Major
et Chantal Talagrand
Strasbourg, l'école de Nancy ?, par
Jean-Michel Rabaté
A la recherche de la prose perdue,
par Alain Badiou
La scène racontée, par Leonid
Kharlamov
Philippe Lacoue-Labarthe et l'art,
par Ginette Michaud
Récit, récitation, récitatif, par
Jean-Luc Nancy
La revue comporte un second dossier consacré aux
écrivains de Corée du Sud. Contributions et textes de Jean Bellemin-Noël, Jeong
Myeong-kyo, Kwon O-ryong, Jeong Yi-hyun, Kim Yeon-su, Lee Seung-u, Park
Sung-chang, Kim Kyung-uk, Pyun Hyé-young, Choe Ae-young, Han Yu-joo, Yi
In-seong.
•Louis Chevaillier
Icare en transe
Gallimard, 2010
10 €
En quête d’un salon bleu d’une place
tendre
j’ai les tempes qui battent
dans l’estomac une blatte un gri-gri peut-être
le rêve d’une traversée parmi les mouettes
ou faut-il dire dorades
truites cœurs en rade
faut-il s’écrier miracle
elle est une rivière sans gants
(p. 28)
•Wadih Saadeh
Le Texte de l’absence et autres poèmes
Préface de Salah Stétié
Anthologie poétique établie et traduite de l’arabe (Liban) par Antoine Jockey
Sindbad, Actes Sud, 2010
16 €
La première anthologie en français de ce poète libanais né en 1948, unanimement
considéré comme l’une des voix les plus originales de la poésie arabe
contemporaine.
Wadih Saadeh fait partie de cette génération de poètes libanais fortement
marquée par la guerre et qui s’est épanouie, au milieu des années 1980, en
rompant avec le langage des aînés, qui s’agisse des pionniers irakiens, comme
Sayâb, ou de ténors de la revue Shi’r,
comme Adonis ou Ounsi el-Hage. Il a d’emblée opté pour une poésie quotidienne
en prose, qui tantôt résonne des échos de la guerre, tantôt restitue les images
d’une enfance paysanne. Toute son œuvre peut cependant être lue comme une
méditation lucide au bord du gouffre, une tentative d’apprivoiser le néant par
la nonchalance. Poésie exigeante, d’une haute tenue esthétique et éthique, qui
a exercé une influence certaine, quoique souterraine, sur les meilleurs poètes
libanais, et plus généralement arabes, des vingt dernières années » (dos
du livre)
•Emmanuel Merle
Pierre de folie
coll. Poésie, La Passe du Vent, 2010
10 €
Il y a des évidences qui paralysent même la moindre démonstration. Dans Pierres
de folie, Emmanuel Merle parvient, avec une réelle économie de moyens, à dire l’indicible
et à montrer quelques-uns des visages de la barbarie humaine. Emmanuel Merle a
notamment publié chez Gallimard, Redwood (2004),
Amère indienne (2006) et Un Homme à la mer (2007)
•Eric Sarner
Éblouissements de Chet Baker
40 poèmes
coll. Poésie, La Passe du Vent, 2010
10 €
C’est en passionné de jazz qu’Eric Sarner apprivoise, dans Éblouissements de Chet Baker, les sons déchirés du célèbre musicien
dont les nombreux voyages ont tragiquement pris fin le 13 mai 1988.
•Fiona Sze-Lorrain
Water the moon
Marick Press, 2010
Attention : livre en anglais – sur le site de l’éditeur
Highly energetic and visionary in its dynamic blend of Western and Asian
sensuality and heritage, this debut poetry collection by Fione Sze-Lorrain
carries the voice of a lolyglot whose cross-cultural experiences in exile
embrace the world with a penetrating eye and illuminating wits.
Fiona Sze-Lorrain was born in Singapore, and grew up in a hybrid of
cultures. After receiving a British education,she moved to the States, and
graduated from Columbia University and New York University before pursuing a
Ph.D.at Paris IV-Sorbonne. A zheng concertist, she has performed worldwide. One
of the editors at Cerise Press, she writes and translates in English, French
and Chinese. She lives in both
New York City and Paris, France.
•Un inconnu dans la rue
Entre ici et ailleurs
Edilivre, 2010
12 €
« Le poète est un arbre. Son tronc est une plume qui résiste aux bûcherons
de la critique, ses feuilles sont des poèmes qui s’envolent grâce au souffle de
l’inspiration, ses veines remplissent cette fontaine d’où les vœux trouvent
leur écho en ricochant jusqu’au ciel. Par ce recueil poétique, revivez les
différentes formes d’écriture remises agréablement au goût du jour. Du sonnet
en passant par le pantoum et des acrostiches à profusion jusqu’à aborder les
formes d’expression les plus modernes, tout est propice à l’évasion, au voyage,
Entre ici et ailleurs. » (Dos du
livre)
L’auteur est animateur d’ateliers d’écriture au sein de l’association Cultures
et Communication (Toulon)
et aussi
•Écrivains fin-de-siècle
Édition de Marie Claire Bancquart
Folio Classique, 2010
Ce livre propose des extraits de romans ou de «proses» qui ont eu du succès et
de l’influence durant la période qui va des années 1880 au début du XXe siècle.
Cette littérature fin-de-siècle n’est nullement la littérature expirante et
passée de mode que l’on imagine parfois, mais au contraire une littérature de
sursaut : elle inaugure le siècle nouveau.
Auteurs, Elémir Bourges, Octave Mirbeau, Mécislas Golberg, Léon Bloy, Rosny
aîné, Joséphin Péladan, Henry Céart, Catulle Mendès, Auguste de Villiers de l’Isle-Adam,
Rachilde, Jean Lorrain, Georges Eekhoud, Claude Farrère, Jean Lombard, Francis
Poictevin, Pierre Louÿs, Hugues Rebell, Jean de Tinan, Remy de Gourmont,
Edouard Dujardin, Marcel Schwob, Maurice Maeterlinck.
•Guy de Maupassant
Garçon, un bock !
Édition présentée par Marie-Claire Bancquart
Le Castor Astral
12 €
Quand il parle de la nourriture et de la boisson, comme quand il parle de
l'amour, de l'enfant, de la vie en ville et à la campagne, Maupassant montre la
contradiction à laquelle est en proie l'existence humaine. Tantôt ses nouvelles
font sourire, tantôt elles emplissent de pitié ou d'horreur, parfois elles jouent
des deux registres. Il arrive aussi qu'elles rejoignent le fantastique.
Le présent recueil regroupe des nouvelles parisiennes (« Garçon, un bock ! », «
Imprudence » et « Le Gâteau ») où la brasserie, le souper fin, la réception
mondaine sont typiques du Paris de l'époque. On y trouve également des
nouvelles normandes (« Le Petit Fût », « Le Vieux » et « Un Normand »), ainsi
que deux récits qui montrent des aspects paradoxaux de la nourriture (« Le
Rosier de Madame Husson », « Conte de Noël »).
« Je suis une espèce d'instrument à
sensations. J'aime la chair des femmes, du même amour que j'aime l'herbe, les
rivières, la mer. » Si Maupassant dit à quel point manger et boire peut être un
plaisir, ce plaisir se retourne le plus souvent en questions ironiques ou
pessimistes sur la nature humaine. (Dos du livre)
•Revue La Passe
n° 10, printemps été 2010
8 €
avecdes textes notamment de Sylvia
Lulin, C.E. Déquesnes, N. Grenier, Tristan Félix, Anne-Lise Blanchard, Jean-Baptiste
Pédini,
•Jacqueline Persini Panorias
Danser avec la sittelle
théâtre, gravure de Guillaume Landemaine
Ficelle, n° 96, mai-juin 2010
7 € - site
de l’éditeur (Atelier Vincent Rougier)
Il suffit de prendre l'enfant par la main
Pour danser avec la sittelle.
Passe-passe
Hors Série Jeunesse de la revue La Passe
6 €
Avec des textes notamment de Henri Chevignard, Jean-Claude Touzeil, Tristan
Felix, Enguerrande Santune, Brigitte Richter, Stanislaw Wygodzki.