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Que peuvent cacher les thèses anti-productivistes ?

Publié le 29 mai 2010 par Jplegrand

Agir pour une société qui réponde aux besoins des hommes

Je ne suis pas du tout convaincu par les thèses de la gauche anti-productiviste défendues par Aries, Bové, les Verts, le Parti de gauche voire certains membres du PCF.
C’est justement parce que l’évolution des forces productives rentre en contradiction avec le capitalisme que celui-ci pour résoudre ses crises doit détruire des capacités de production et anihiler des compétences humaines par le chômage de masse et l’exploitation renforcée. Des idéologues du capitalisme s’appuient sur les thèses des anti-productivistes pour justifier la crise actuelle, on produirait trop, on consommerait trop d’énergie etc...Marx avait vu juste en écrivant avec Engels dès 1847 dans le Manifeste du Parti communiste : " Le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées en son sein. La bourgeoisie surmonte ses crises d’une part en détruisant par la violence des masses de forces productives et d’autres part en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant à fond les plus anciens. Cela aboutit à préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir" Nous sommes arrivés à l’époque de la crise la plus grave de l’histoire du capitalisme où la contradiction entre la capital et le travail est telle que le taux de profit ne peut plus se réaliser comme dans les conditions antérieures, toute recherche d’élévation de rentabilité du capital accroit de façon exponentielle les destructions de forces productives (usines, machines, emploi et formation des hommes, services publics, etc...), où les peuples sont frontalement victimes de cette crise. et où en France plus de 70% des gens considérent le capitalisme comme négatif. Et Marx de conclure : " La bourgeoisie n’a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort, elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes, les ouvriers modernes, les prolétaires". Evidemment les mêmes idéologues de la bourgeoisie vont expliquer que la classe ouvrière n’existe plus : c’est une pure ineptie. Qui produit, qui participe à la conception et à la réalisation des produits, qui les transportent, qui les distribuent ? La classe laborieuse n’a jamais été aussi importante à l’échelle mondiale. Des millions d’êtres humains sur cette planète ne souffrent pas de trop de croissance, de trop de production ou de trop de consommation, ils souffrent de l’absence du minimum pour vivre et vivent dans des conditions effroyables. Le business vert autour de l’idée du Développement durable s’appuie sur ces idéologies dominantes en tentant de récupérer des aspirations qui sont celles d’un développement socialement maîtrisé de la production. Il est évident que l’enjeu est cette maîtrise du développement par les peuples et les producteurs par l’appropriation sociale des moyens de production en renversant le capitalisme.
Etre pour le TGV voyageurs et fret, le développement des lignes ferroviaires transversales, le maillage du territoire avec un vrai service public du chemin de fer, l’utilisation des péniches pour le transport des marchandises, la création de nouveaux aéroports pour transporter les gens et les biens, tout cela est indispensable pour un développement moderne dans la perspective que ce soient les peuples qui maîtrisent ce développement. Par exemple on ne s'étonnera pas de l'attitude des Verts en Picardie qui se sont opposés au canal Seine-Nord, alors que pourtant cette future infrastructure permettrait de transporter beaucoup de marchandises qui se retrouveront sur la rivière et le chemin de fer et non plus sur la route. L'anti-productivisme sous des aspects écologiques aboutit à une vision réactionnaire de l'avenir car ses défenseurs n'imaginent pas que les travailleurs soient capables de devenir les maîtres de la production et que la mise hors d'état de nuire du capitalisme passe par cette appropriation sociale. Les élus communistes de Creil ne partagent pas non plus la stratégie du PCF engagé dans le front de gauche car pour eux il s’agit d’une énième combinaison politicienne loin du peuple, loin de ce qui est en train de bouger dans les consciences dans une nation qui a rejeté massivement l’europe capitaliste (référendum de 2005), où plus de 70% des gens considérent le capitalisme comme négatif, où existent des traditions révolutionnaires et d’organisation des luttes exemplaires, un peuple qui a potentiellement les capacités de remettre en cause le système, étant donné son expérience acquise ces dernières décennies qui a mis en évidence l’incapacité de la gauche à construire une alternative mobilisatrice.
Nous pensons que lorsque l’abstention a atteint l’ampleur d’aujourd’hui dans un pays où le vote représentait un bien démocratique reconnu et utilisé par le peuple voilà encore une quarantaine d’années cela traduit une nouveauté historique dans notre nation. Ce refus de participer au système politique qui accompagne la crise et défend le capitalisme, voire tente de le sauver, ce refus est gros de potentialités pour préparer une intervention massive et créatrice du peuple qui demain, si il le décide peut renverser le système et créer de nouveaux rapports sociaux y compris dans la production en devenant les propriétaires et les décideurs dans les entreprises. Qu’il faille produire autrement devient alors une évidence et c’est donc tout le contraire des apôtres de la décroissance comme tout le contraire des défenseurs du capitalisme en déclin : les discours qui consistent à exiger des salariés, des populations d’adhérer à la décroissance sous couvert que produire davantage mènerait à la catastrophe sont dénués de toute analyse de classe et nient aux peuples leurs droits de devenir les propriétaires et les gestionnaires des moyens de production. Le renversement du capitalisme peut ouvrir une ère où le rationalisme économique sera au sein de la production, parce que la production aura pour but enfin de satisfaire les besoins de tous les être humains de cette planète.
En consacrant les richesses créées au développement des hommes, à leur éducation , leur formation, le caractère de la production prendra une autre orientation que le productivisme destructeur du capitalisme. Mais il est totalement réactionnaire de tenter de combattre l’irrépressible développement des forces productives à l’échelle mondiale dans lesquels les travailleurs avec les populations doivent impérativement devenir la classe dominante sous peine de destructions encore plus graves et d’une plongée de l’humanité dans une techno-barbarie.

Jean-Paul Legrand




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