La rue Folco de Baroncelli va de la rue Joseph Vernet jusqu'à la place Crillon.
Folco de Baroncelli ( 1869 - 1943) est un des descendants de la lignée de Pierre de Baroncelli, ancien propriétaire de l’actuel Palais du Roure. Il descend d'une ancienne famille florentine qui dut s'exiler à Avignon pour insurrection contre les Médicis, au XVIe siècle, et qui reçut de Léon X le marquisat de Javon. C'est pendant son séjour à Nîmes, où il fait ses études, qu'il se prend de passion pour les taureaux et la Camargue. Son intérêt pour les taureaux et les chevaux de cette région contribua largement à sauver cette race. Une grande part des souvenirs qu’il a accumulés dans sa manade aux Saintes-Maries de la Mer se trouve exposée au Palais du Roure. En, 1787, pour que son véhicule puisse tourner sans problèmes dans la rue où se trouvait sa maison, un de ses ancêtres, M. de Baroncelli ( Joseph Girard ne dit pas le prénom) acheta le coin de l’immeuble qui fait l’angle des rues Saint-Agricol et Émile Espérandieu; il en fit abattre la partie inférieure et la partie supérieure fut soutenue par une coquille; à cause de cette particularité, la rue a longtemps porté le nom de rue de la Coquille; celle-ci est toujours au même endroit.
Sur le sol devant le Musée du Roure.
Sa passion pour la Camargue lui fait acheter un mas aux Saintes-Maries de la mer, des chevaux, des taureaux, et il choisit de mener la rude vie d'un gardian camarguais avec sa jeune épouse. De cette union naissent trois filles: Nerte, Maguelone et Frédérique, dite Riquette. Ce sont les prénoms des héroïnes de Mistral. Car, Folco de Baroncelli, lui-même poète et féru de littérature, adhère au mouvement littéraire fondé par Frédéric Mistral, Aubanel et Roumanille.
En 1905, il rencontre Buffalo Bill à l'occasion d'une représentation de sa troupe à Nîmes. Ayant noué une relation d'amitié avec ce dernier, il propose les services de ses gardians qui participent avec les indiens et les cow-boys aux spectacles. Les Indiens d'Amérique, rencontrés dans le cirque de Buffalo Bill, le surnomment Oiseau fidèle.
Pour avoir défendu la Camargue et ses traditions, pour avoir fondé la "Nacioun Gardiano", mais aussi pour son respect du peuple tsigane parmi lequel il comptait de nombreux amis, sa mémoire et son souvenir sont restés très vivants dans cette petite ville.
C'est grâce à son intervention auprès de l'Archevêque d'Aix, qu'il obtient de l'église l'autorisation de faire chaque année pour l'Ascension, la procession de Sarah dans les rues de la ville. Des milliers de gitans venus de France et d'Europe viennent escorter leur sainte jusque sur la plage. Et après la seconde guerre mondiale au cours de laquelle des centaines de milliers de gitans ont péri dans les camps de concentration, l'aumônerie catholique des gitans est créée et, en 1953, les prêtres assistent aussi à la procession de Sainte Sarah.
À sa mort, les gitans et les camarguais lui font des funérailles grandioses. Une légende raconte que des centaines de flamants roses "se sont abattus à droite et à gauche sur les étangs" et que plus de trois cents taureaux ont emboîté le pas au cortège funéraire.